Ça faisait longtemps que je n'ai pas eu des sentiments aussi partagés durant un film, qui fut l'avant-dernier de Claude Pinoteau. D'un côté, on a une aventure qui peut faire penser à ce que sera Moonrise Kingdom, à savoir qu'on suit deux enfants, un garçon et une fille, qui vont faire une escapade avec quarante millions de francs issus d'un braquage, et dont le premier avait trouvé la cachette. Je dis ça alors que tous les adultes y sont montrés comme bêtes, stupides, et qu'au fond, ce garçon et cette fille de onze et dix ans sont les plus équilibrés. Dans l'idée, c'est la même chose que chez Wes Anderson.
Sauf qu'entretemps, j'ai rarement vu des acteurs jouer aussi mal, mais alors, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre, la palme étant Jean-Claude Dreyfus en méchant qui en fait des caisses, avec son sourcil relevé, et son air patibulaire qu'on n'y croit pas trente secondes. En plus, la pauvre Sophie Broustal doit se baigner, forcément à poil dans la rivière, c'était dans le contrat des actrices françaises de l'époque de se dépoiler pour un rien.
Ce qui m'intéresse le plus, vous aurez compris, ce sont les scènes avec les deux enfants, Aurélien Wiik et Joséphine Serre, et on voit que Claude Pinoteau est quand même un excellent découvreur de talents, on ne rappellera pas son palmarès, mais eux jouent de manière juste, avec leurs propres mots, un amour qui n'a pas de nom, et leur innocence qui font qu'ils claquent des billets de 500 francs comme de la petite monnaie, jusqu'à en jeter au bord de la mer.
Mais le souvenir de scènes entre adultes, où on voit d'ailleurs un Jean Carmet fatigué pour son dernier rôle, est plus traumatisant que tout pour que Cache-Cash soit un bon film.