Dans le cadre de l'Amérique du Mississippi et des bateaux à vapeur, c'est l'histoire d'un père qui retrouve un fils qu'il n'avait pas vu depuis sa naissance, et qui va être un peu déçu. Un fiston qui maladroitement s'énamourache de la fille du concurrent de son père. Deux pères que tout oppose si ce n'est qu'ils ne veulent bien sûr pas marier leur rejeton à la progéniture de l'autre, ça serait trop facile. Bref, un schéma classique avec un scénario pas très élaboré.
Mais on a Buster Keaton, et ça change tout.
C'est vraiment dommage pour lui, son personnage n'est pas très chanceux, pas très adroit, un peu bête parfois, et il va lui arriver quelques misères, pas mal de chutes, sans compter quelques gaffes.
Il va devoir se coltiner son père qui le trouve trop artiste, et pas assez costaud pour le métier, le père de son amoureuse, qui ne veut surtout pas de lui, mais qui contrôle la ville par sa richesse, le shérif qui est corrompu et il va surtout devoir affronter les éléments déchaînés : une sacrée tempête qui fait valser les décors, tout s'effondre, et le sort s'acharne sur notre jeune ami.
Les scènes de la tempête sont absolument extraordinaires, surtout quand on sait qu'elles ont été tournées sans effets spéciaux (à part les moteurs d'avion pour faire le vent) et que Buster Keaton n'a pas hésité à prendre des risques. Les scènes de l'arrivée en gare et du choix du chapeau sont aussi très sympas, de même qu'une superbe musique de jazz alternant notamment de bons morceaux de guitare et de piano (je ne peux préciser plus du fait de ma malheureuse inculture musicale, désolé).
On a là au final une comédie gentillette assez drôle grâce à la classe de Buster Keaton : sans lui, le film ne vaudrait pas un clou.