"L'ultime tchatche !"

Qui mieux que Robin Williams pouvait endosser le rôle d'un tchatcheur professionnel ? Eh bien, c'est chose faite, car voici que notre "professeur John Keating pour l’éternité" se retrouve dans la peau de Joey O'Brien - un truculent vendeur de voitures - pour les besoins de "Cadillac Man", la réjouissante comédie de Roger Donaldson ("Randonnée pour un tueur") réalisée en 1989. Nous découvrons Joey au moment où le bonhomme tente de vendre un corbillard lors d'un enterrement avant d'essayer de fourguer une bagnole à la veuve du même enterrement. Les bases sont posées, Joey est un pur tchatcheur qui pourrait vendre sa mère (Dieu sait pourtant que celle-ci, une italienne, lui est chère) pour augmenter sa commission. Il est vrai que cet italo-irlandais a bien besoin d’argent, car il a une vie comme qui dirait, dissolue, et c’est un doux euphémisme. Notre commercial tout en poil et en moustache doit s’enquérir d'une pension alimentaire pour Tina (Pamela Reed) son ex-femme, tout en entretenant, non pas une, mes deux liaisons simultanées avec Joy (Fran Drescher), l’épouse d’un riche homme d’affaires (Zach Norman) et Lila (Lory Petti), une exubérante styliste ! Ce coureur de jupons invétéré qui - par couardise ou lâcheté - n’assume rien de sa vie sentimentale, passe son temps à mentir. Bientôt, il se voit menacer par une vague de licenciements pour restructuration, au sein de la concession de Big Jack Turgeon chez qui il est employé. Seul un miracle pourrait le sortir de ce pétrin et ce miracle s’appelle Larry (Tim Robbins). Celui-ci est le fiancé trompé de la belle Donna (Annabella Sciorra), qui n’est autre que la secrétaire de chez Big Jack Turgeon. Lorsque - armé d’une Kalachnikov - il fait irruption dans la concession pour démasquer l’amant de sa femme, Joey - au travers de Larry - y voit l’opportunité de remettre un peu d’ordre dans sa vie… Le duo Williams/Robbins carbure à plein régime pour notre plus grand bonheur dans ce vaudeville customisé entre la comédie de moeurs et la comédie policière. Et puis quel plaisir de revoir ce grand acteur qu’était Robin Williams, l’un des (trops) rares acteurs à pouvoir transcender n’importe quel récit !