Il y flotte un quelque chose, dans l'atmosphère de Cake. Un quelque chose de malaise, de non-dit, un quelque chose qui démange et que l'on aime gratter, parce que ça soulage.
Le film ne plaira pas, pas toujours, parce qu'il bouscule les attentes. Il nous installe inconfortablement dans une vie qui n'est pas la nôtre, nous sommes pris en stop dans la voiture d'une étrangère, on partage un peu d'elle au vol, en cours de route, en cours de vie. Elle ne dit rien, alors on devine, on imagine, on laisse passer le temps. Aniston est froide, bordée de cicatrices au dedans et au dehors -des plaies refermées par le cynisme. Aniston est remarquable, juste dans sa fadeur ; plus elle s'efface, plus elle brille.
Cake est un film dur à aborder, comme son personnage central. Ce n'est pas un film unanime, mais bien universel.