En 1968, Louis Malle parcourt l’Inde caméra à l’épaule pendant 6 mois.
De ce voyage il ramène un long documentaire télévisuel composé de 7 épisodes de 52 minutes :
L'Inde Fantôme, Bombay, choses vues à Madras, la religion, la tentation du rêve, les étrangers en Inde et regards sur les castes. Et un long-métrage dédié à Calcutta et destiné aux salles.
Si ces documents adoptent une dimension ethnologue à la manière d’un Jean Rouch lors de rares moments, ce n’est pas la sensation qui prédomine ici, ce n’est pas la démarche du cinéaste.
Malle ne s’impose pas comme un didacticien, ni un ethnologue, son point de vue est davantage celui du voyageur qui s’interroge. La caméra ne sert jamais à cadrer une situation ni à expliquer ou à démontrer des gestes, des postures. La caméra erre, saisit des instants, s’interroge, se perd.
Malle filme des choses, des rencontres, des personnes. Comme le souligne sa voix-off qui berce parfois les images captées, il ne sait pas toujours ce qu’il filme, il ne sait pas toujours où il va. Il erre dans des paysages et s’enfonce dans un monde inconnu. Ses images sont imprégnées de cette fascination pour ce qu’il regarde, mêlée d’une incompréhension non dissimulée.
Ce sont des vrais carnets de voyage, passionnants et remplis d’images incroyables.
C’est superbe.