Entre des bouses sans nom et des chefs-d’œuvre surestimés, Netflix est rapidement devenu une poubelle de films, s'accaparant des produits destinés au marché vidéo car incapables de remplir clairement des salles. Pourtant, émerge d'on ne sait où une petite perle venue d'Angleterre, premier long-métrage d'un certain Matt Palmer, qui délivre une bombe dont on mettra longtemps à s'en remettre. Inspiré par Peckinpah ou Polanski, le jeune réalisateur britannique nous présente deux citadins écossais partis dans les Highlands chasser l'animal sauvage mais qui vont se heurter à un évènement inattendu, source d'un enchaînement de soucis d'aucun ne peut estimer l'issue...
Partant sur un postulat de base classique, Calibre va s'enfoncer dans les méandres d'un véritable cauchemar humain. Puisant sa force dans sa sobriété et la tension qui en découle, faisant évoluer ses deux personnages principaux dans un décor simple mais peu à peu effrayant, le long-métrage a beau ne pas être un film d'horreur ou même un film fantastique, il terrifie, il glace le sang, il noue l'estomac avec une efficacité insoupçonnée et ne nous lâchera avec malice qu'au générique de fin. Ici, pas de stars, tout au plus des visages connus (Tony Curran ou le jeune Jack Lowden, vu dans Dunkerque). Pas de gros moyens, ils ne sont pas utiles. Pas d'effets choc, le scénario regorge déjà assez de rebondissements à faire transpirer.
Pour un premier long-métrage, Matt Palmer livre un thriller intense, incroyablement maîtrisé et réaliste qui, par le biais d'une mise en scène soignée et sans surplus, déroute et provoque un certain malaise peu vu sur les écrans depuis fort longtemps, questionnant et interrogeant sans cesse la morale de son spectateur tout en assurant un spectacle pieux et efficace. Dénué de gore ou de monstres fantasques, Calibre reste pourtant sans nul doute l'un des films les plus violents et les plus effrayants de la décennie, tout simplement.