"Caligula" retrace le règne court mais intense du troisième empereur romain éponyme, qui sombra dans la folie et la débauche. Le film est connu pour sa production chaotique, qui vit Gore Vidal renier son scénario initial, après avoir vu ce qu'en avait fait Tinto Brass. Puis ce fut au tour du réalisateur lui-même de renier le film, lorsque Bob Guccione, fondateur du magazine Penthouse et producteur, charcuta son montage et tourna des scènes pornographiques pour les insérer dans la version finale.
Le résultat est pour le moins singulier, avec une version complète (2h40) très violente. Les décors baroques sont impressionnants, et la BO est imposante. Malcolm McDowell incarne à merveille un empereur cruel, sadique, paranoïaque, incestueux, et lubrique, qui tient sa décadence du pouvoir absolu qui le corrompt. Peter O'Toole se révèle également très allumé en empereur Tibère en fin de règne et dégénéré. Les seconds rôle sont moins notables, à l'exception d'Helen Mirren, charismatique en femme de Caligula.
Le problème vient d'une part de l'intrigue assez longuette et un peu confuse, sans doute due au remontage du film. D'autre part, le film comporte une avalanche de séquences sanglantes et sexuelles très explicites, voire non simulées par moment. L'idée d'incorporer ces séquences pour montrer la décadence de Caligula n'est pas mauvaise, mais elles sont tellement nombreuses que l'on finit par croire que l'intrigue n'est qu'un prétexte pour les enchaîner.
Ainsi, "Caligula" est une œuvre à part, plutôt à voir pour sa réputation sulfureuse que ses qualités intrinsèques. Pour les âmes sensibles, à noter qu'il existe une version édulcorée d'environ 1h30.