Ce huis-clos aquatique à haute tension, à 3 personnages en plein océan, est orchestré avec maestria par le jeune réalisateur australien Philip Noyce qui met en place un suspense qui se développe jusqu'à l'insoutenable. Plus c'est insoutenable, plus il atteint son but : terroriser. Ce suspense développe lentement mais sûrement une logique de la peur, il est vénéneux, à l'implacable mécanique (psychose, sueurs froides, nerfs à vif, tout y passe), et ponctué de moments vraiment flippants. Les procédés sont certes conventionnels et déjà archi utilisés même en 1989, mais on ne peut s'empêcher de frémir quand même, c'est dans la nature humaine.
Le talent du réalisateur est justement de transformer une intrigue apparemment banale en cauchemar intense, de même que l'on perçoit une sorte de parabole (le couple qui a perdu leur enfant dans un accident, traverse cette épreuve pour se retrouver). Les 3 acteurs sont parfaits, on découvrait Nicole Kidman à la silhouette encore jeune et frisée, auprès du sage Sam Neill, et surtout l'incroyable Billy Zane qui inaugurait sa galerie de méchants dont il se fera une spécialité, avec un personnage glaçant de psychopathe.