Vivre, aimer, fonder une famille, et puis perdre son unique enfant dans la fleur de l'âge. Partir loin, au plus loin de la civilisation. Le point le plus éloigné de tout, hormis les pôles, c'est sans doute au beau milieu du Pacifique. Pourquoi tout quitter? Pour oublier, fuir le regard des autres, essayer de chercher un sens à tout ça. Tenter de pénétrer les impénétrables voix du seigneur, qui soit disant à un plan pour chacun de nous.
Voila ce qui à pousser John et Rae à entamer ce voyage expiateur, pensé par John comme une thérapie pour guérir le mal qui ronge sa femme depuis la mort de leur fils. Ils vont brusquement se retrouver confrontés à l'incarnation de ce mal, ce sentiment de culpabilité ou cette boule au milieu de la gorge, appelez-le comme vous voulez. Ici il s'appelle Hughie, c'est un étrange naufragé sorti de nul part.
Il fait irruption dans la petite croisière de John et Rae sans crier gare. Ils sont bien obligés de l'accepter, mais on va pas se le cacher, il dérange. Ils aimeraient bien s'en débarrasser, mais ce n'est pas si simple.
Avec Calme Blanc Philip Noyce réalise un huis-clos à l'ambiance lourde qui pose les jalons des thrillers qui feront sa renommée (Jeux de Guerre, Bone Collector…). Un film magnifiquement servi par le sous estimé Sam Neill, et par une Nicole Kidman encore inconnue du grand public. Calme Blanc est un film culte, mais paradoxalement peu connu, que j'invite chaudement à découvrir.