Marc Steven n'a pas de chance. Incarné par Laurent Lucas ce gentil chanteur pour dames âgées tombe en panne de camionnette lors d'une nuit pluvieuse en pleine cambrousse belge. Heureusement il fait la rencontre d'un jeune homme bizarroïde qui lui porte secours en le conduisant dans une auberge en désuétude tenue par Bartel (Jacquie Berroyer), vieux bougre excentrique. L'atmosphère est crasse, on sent que Marc ne va pas passer des vacances, et on a raison, tiens donc.
"Calvaire" ne révolutionne rien, beaucoup de déjà vu notamment du côté du cinéma américain et de l'invraisemblable nombre de productions, souvent très mauvaises, qui emprunte ce chemin. En revanche le film se tient, non par sa linéarité mais plutôt grâce à une foultitude de saynètes très bien pensées et réalisées : la danse macabre dans le bar du village est bluffante.
Point ou très peu de gore ici-bas, le supplice exponentiel subit par le personnage principal est plutôt retracé via une ambiance malsaine et surréaliste, à la limite du fantastique.
Par ailleurs il faut noter l'excellente partition des comédiens Laurent Lucas bille en tête, excellent dans ce type de rôle de gars sévèrement mou du bulbe (Harry, un ami qui vous veut du bien) auquel il manque une sacrée paire.
Le cinéma de genre français, ici franco-belge, ne se porte pas vraiment bien et quand l'un de ses films se laisse suivre avec un certain plaisir il serait dommage de passer à côté.