La bande annonce m'avait fait sourire, j'ai pensé que c'était un film léger, un peu loufoque mais pas très original. Bon, c'est quand même Noémie Lvovsky, réalisatrice de Oublie-Moi (petite pépite un peu datée mais qui m'a beaucoup marquée) et des Sentiments, qui doit figurer dans mon top 50, quand même. Dans un élan de désoeuvrement, je suis allée le voir et il s'est avéré que cette bande annonce est bien trompeuse. Déjà, et ça n'est pas la nouvelle du jour, Noémie Lvovsky est une actrice incroyable, d'un naturel absolu, avec ses sourires fugaces qui traduisent la détresse, l'amour, l'espoir, rien que ça. Quand elle picole, tu y crois, quand elle chiale, tu chiales aussi, et t'as envie de l'aider à foutre son mec dehors parce que cette meuf, c'est un peu toi, ta pote, ou ta mère. L'hystérie générale qui habite les films de Lvovsky est toujours bien présente, et malgré le scenario, il faut bien l'avouer, un peu farfelu et assez banal (on ne s'attartde pas sur ses quelques inexactitudes et incohérences), on plonge dans cette histoire comme dans les bras d'une amie qui hurle de chagrin. Yolande Moreau, cette maman pas très à l'aise avec les soudains débordements d'affection de sa fille, est époustouflante, le moindre mouvement de son visage est criant de vérité. Le film est infiniment plus fin et subtil qu'on ne pourrait le penser au premier abord, à la vue de son titre, de son affiche, de sa bande annonce. On est surpris, et cette surprise est émouvante, euphorisante. Et finalement, ce qui achève de démontrer que ce film un peu bancal fonctionne, c'est qu'on ne prète plus attention aux différences d'âges entre les acteurs suivant les différentes époques. On s'en fout, on le vit, on le ressent, c'est bouleversant, point. On en ressort comme après avoir écouté Walking On Sunshine et Dis, Quand Reviendras-tu en boucle pendant 1h55.
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