Noémie se fout de ma gueule.
J'aime beaucoup Noémie Lvovsky, second couteau fort sympathique du cinéma français passée à la mise en scène avec des films comme "Les sentiments" ou "Faut que ça danse !". Pour son nouvel essai, elle s'attaque au voyage temporel, où un fantastique léger se mêle à une douce nostalgie, visiblement influencée par le magnifique "Peggy-Sue s'est mariée" de Francis Ford Coppola.
Si la référence est avouée à demi-mot par la comédienne / cinéaste, son "Camille redouble" est bel et bien un pompage honteux du classique de Coppola. La France des années 80 a beau remplacer l'Amérique des 50's, le reste est exactement la même chose, narrant la seconde chance qui est offerte à une femme de recommencer une vie qui n'a pas franchement tenue ses promesses.
Alors que le film original de Coppola était une réflexion désenchantée mais pleine d'espoir sur le temps qui passe, sur la nostalgie d'une époque, posant l'éternelle question: "Et si je pouvais recommencer à zéro, ferais-je les mêmes erreurs ?", "Camille redouble" n'est qu'une énième comédie jouant bêtement la carte de la nostalgie, thème à la mode ces derniers temps, incapable de faire rire comme d'émouvoir.
Laissant rapidement de côté l'élément fantastique au profit d'une approche beaucoup plus terre à terre, le film de Noémie Lvovsky est d'une platitude absolue, remplis de clichés et de seconds rôles agaçants (le prof de théatre exubérant, la bonne copine délurée et névrosée...), pas même sauvé par ses comédiens, peu convaincants, en premier lieu Lvovsky elle-même, qui se contente de passer le film avec un regard à la fois amusé et ahuri. Le seul mérite de ce "Camille redouble" aura été de me donner furieusement envi de revoir "Peggy-Sue s'est mariée", sacré bon film, lui.