Scénario : 10/20. Le film ne fait qu’exploiter une idée pas si originale que ça.
Casting : 12/20. Potentiel intéressant mais peu exploité. Tout compte fait, la meilleure surprise vient des copines adolescentes.
Fantaisie : 13/20. Pour le dynamisme de Noémie Lvovsky et son aptitude à se tirer de toutes les situations, quitte à jouer la mauvaise foi.
Crédibilité de l’ensemble : 04/20. Le paradoxe du grand-père est à peine abordé et le côté fantastique vient comme un cheveu sur la soupe. Certaines scènes laissent un goût d’inachevé.
Etat d’esprit général : 08/20. On aurait aimé pouvoir signaler un « Zéro de conduite » pour la référence cinématographique. Mais Noémie Lvovsky se contente de balayer toutes les réticences qu’on pourrait lui opposer en filmant juste ce qu’elle a envie de filmer.
Costumes et musique : 13/20. L’ensemble est crédible et suffisamment agréable pour retenir l’attention. On a néanmoins la regrettable impression que Noémie Lvovsky filme ses années 80 en se fichant comme d’une guigne de ce que d’autres ont pu en retenir.
Intérêt cinématographique : 05/20 Ce film n’apporte rien d’autre qu’un moment de détente, correct sans plus : vu dans une salle où les spectateurs étaient loins d’être morts de rire.
Après un examen des différents aspects de ce film, je ne peux m’empêcher d’exprimer une certaine déception. L’idée de base n’est pas très originale. De plus, sa réalisation est plutôt bancale. Que Noémie Lvovsky ait eu envie de faire revivre à l’écran ses souvenirs d’adolescence des années 80, pourquoi pas. Mais qu’elle passe l’essentiel du film à nous faire croire qu’elle a à nouveau 16 ans tout en nous présentant son aspect de femme de 40 ans donne envie de lâcher des réflexions du genre « Ohé Noémie, réveille-toi, tu as 40 ans et c’est quasiment pathétique de te voir te trémousser en compagnie de jeunes de 16 ans. C’est un peu comme si tu t’immisçais au milieu d’une boum où tu aurais pris la place de ta fille. Tu imagines la honte pour elle ? »
Noémie Lvovsky a eu la bonne idée de choisir Samir Guesmi pour interpréter son amoureux. On le connaît trop peu pour déterminer son âge. Lui passe beaucoup plus facilement pour un jeune de 16 ans. Par contre, nous faire croire que le couple peut revivre la magie des premières fois, c’est quasiment de l’arnaque.
Le casting laisse des impressions bizarres. Yolande Moreau est bien, comme d’habitude. Mais Jean-Pierre Léaud se croit encore dans un film de François Truffaut et ça ne passe pas du tout. Quant à Mathieu Amalric, il est pathétique. Certes, on a tous connu des profs faisant n’importe quoi, mais pas avec ce petit sourire en coin de celui qui sait parfaitement ce qu’il fait.
Et puis alors, cette scène vue en boucle dans la bande-annonce où une fille saute par la fenêtre de la classe en disant à ce prof débordé « C’est l’insurrection m’sieur » quelle non exploitation d’une situation intéressante. On espérait une vraie révolte lycéenne ou au moins un gag avec les lycéennes sautant sans la moindre hésitation parce qu’elles se savaient au rez-de-chaussée. Elles se contentent de faire en sorte que les garçons les voient de la fenêtre d’une autre salle.
Bref, ce qui intéresse Noémie Lvovsky se résume à ce qu’elle pourrait changer à son petit monde. Elle cherche désespérément à éviter celui qui doit l’épouser puis la balancer comme une vieille chaussette. Et elle fait son possible pour alerter sa mère qui doit avoir une rupture d'anévrisme.
Noémie Lvovsky est donc autorisée à redoubler ou bien à passer au bénéfice de l’âge et du coefficient de sympathie. Souhaitons pour elle que sa famille cinématographique lui donne les moyens de poursuivre ses projets. Des projets qu’on espère plus aboutis.