Noémie L. (psychothérapie d'une bobo des plaines)
Camille redouble est symptomatique de ce "nouveau cinéma français" (plus si nouveau puisque le mouvement date des 90s), mais si, vous savez, cette "nouvelle nouvelle vague" qui devait redorer le blason d'un ciné français en perdition. Quelques années plus tard, après un vaste lot de bouses prétentieuses et/ou autocentrées (Desplechin, celle-là, elle est pour toi), il faut vraiment en vouloir pour nier l'échec flagrant de la démarche, si on peut encore lui donner ce nom. Lvovsky convoque ici Coppola et Truffaut et semble être persuadée que cela suffira à faire décoller ce Camille redouble. Hmm.
Sauf que Lvovsky n'a pas le talent de Coppola ni l'aura de Truffaut (dont je n'aime pas le cinéma mais je peux reconnaître son importance...). Du coup, Camille redouble, Noémie se reluque le nombril, et nous, bin, on s'emmerde. 13 nominations pour ce remake paresseux de Peggy Sue, avec Mathieu Amalric et Jean-Pierre Léaud en caution auteuriste, c'est une arnaque pure et simple. Trop neuneu pour dépasser son concept, pas assez drôle pour être une simple comédie, Camille redouble est le symbole d'un cinéma français qui se mord la queue, le cul coincé entre la chaise du film d'auteur et celle de la comédie voulue populaire, comme si on voulait nous rendre accessible (à nous, pauvres idiots), la "délicieuse subtilité" du film de bobo parisien ; au mieux, c'est de la maladresse, au pire, c'est du mépris. Chacun choisira...