Camino
Camino

Film de Josh C. Waller (2016)

Avery Taggert,célèbre photographe de guerre,part dans la jungle colombienne effectuer un reportage sur un groupe révolutionnaire genre FARC qui est commandé par le prolixe et très allumé Guillermo.Quand elle découvre que celui-ci est un traître,un trafiquant de drogue et un assassin,elle est contrainte de s'enfuir,poursuivie par le guerillero et sa bande.C'est là qu'on comprend pourquoi on a filé le rôle principal à une cascadeuse car il va y avoir du sport.Voilà encore un film qui n'a connu qu'une exploitation fugitive dans les salles américaines avant d'atterrir partout ailleurs dans les bacs à DVD.Produit par d'obscures boîtes inconnues,il compte au nombre de ses coproducteurs ses deux acteurs vedettes Zoë Bell et Nacho Vigalondo,ainsi que son réalisateur Josh C. Waller,ce dernier étant co-auteur de l'histoire originale avec le scénariste Daniel Noah.Au début,on croit qu'il va s'agir d'un hommage au dur métier de reporter de guerre,dont tout le monde se fout par ailleurs.Ceux qui le pratiquent le font parce qu'ils aiment ça et la plupart des gens se cognent sévère des conflits exotiques se déroulant en de lointaines contrées.On a déjà du mal à s'intéresser à ce qui se passe dans notre rue,alors "Tintin et les picaros".....D'autant que nous sommes nous-mêmes aux prises avec un conflit contre un terrible virus,si on en croit la parole présidentielle.Mais cette dimension est vite évacuée et l'on semble se diriger vers une description de la guerre civile à la sud-américaine,genre Che Guevara,treillis,forêt vierge,barbes fournies et flingues en bandoulière.Mais ce n'est pas ça non plus et on finit par se retrouver devant un bête survival mal gaulé,enrobé pour faire joli de pseudo mysticisme.C'est une sorte de "Rambo" féministe,ils auraient dû appeler ça "Ramba",ou "Caramba!".C'aurait pu être intéressant si ça avait été conçu avec un minimum de talent,mais c'est une denrée rare.Le film est d'une lenteur exaspérante,c'est la plupart du temps filmé en plan serré,les évènements sont prévisibles et le tout est souvent noyé sous une immonde musique abrutissante.Waller veut visiblement se la jouer auteurisme sans être équipé pour ça.Au contraire,il tombe dans tous les travers du cinéma d'action bas de gamme sans en avoir l'énergie.Ainsi notre héroïne,seule et désarmée dans une jungle qu'elle ne connait pas, parvient à trouver son chemin et à échapper à tout un groupe de guerriers aguerris et familiers du terrain,ceux-ci,cela va sans dire,prenant bien soin de l'attaquer un par un et de se faire trucider connement alors qu'ils auraient dix mille fois l'occasion de la buter.Tout ça se terminera fatalement par un face-à-face entre Avery et un Guillermo qui sera évidemment le dernier agresseur vivant.Le final fait cependant preuve d'une certaine originalité,mais comme c'est pour partir complètement en live au gré des hallucinations de la photographe,ça n'améliore pas cette sinistre tambouille.Le personnage d'Avery est d'ailleurs fort décevant car la fille arbore constamment un air absent et ne parle quasiment pas,ce qui fait qu'on ne saura pas grand-chose d'elle en-dehors de quelques bribes éparses d'informations,ce qui n'aide pas à se passionner pour son sort.C'est probablement fait exprès pour signifier qu'elle ne vit que par l'entremise de l'objectif de son appareil,derrière lequel elle s'efface et se cache.C'est psychanalytique voyez-vous,d'autant que l'appareil en question revêt une forme plus ou moins phallique.On peut sauver du désastre quelques bonnes scènes de violence,car la nana prend quand même de bonnes branlées et accumule les blessures diverses,et de beaux paysages exotiques.La star est donc la néo-zélandaise Zoë Bell,qui a débuté comme cascadeuse dans les séries télé "Xena la guerrière",où elle doublait Lucy Lawless,et "Hercule",avant de partir cascader aux States,où elle a peu à peu délaissé cette activité pour devenir actrice,obtenant notamment de petits rôles chez Tarantino.Elle a une sale gueule mais un beau corps de sportive,et ses performances physiques compensent un peu son inexpressivité et son manque de talent.Ses partenaires sont pour la plupart inconnus,à l'exception de Kevin Pollak,qui n'apparait que brièvement au début et à la fin,et du réalisateur espagnol Nacho Vigalondo qui fait ici ses débuts d'acteur et crève l'écran en pourri manipulateur et volubile.

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le 23 mai 2020

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