Pendant la Seconde Guerre Mondiale, un complexe militaire secret du nom de Camp 731 voit le jour. Dirigé par le général Ishii Shiro, cette unité sera consacrée à diverses expérimentations aussi bien sur des animaux que sur des humains (femmes, enfants & prisonniers de guerre), dans le but de mettre au point des armes chimiques et bactériologiques. Le camp militaire sera intégralement détruit en 1945 et reconnu responsable de crimes de guerre et crimes contre l'humanité, il faudra néanmoins attendre plus de 50ans pour que l’état japonais reconnaisse son existence.
Men Behind the Sun : Camp 731 (1988) retrace sa terrible histoire, de sa mise en place (au début des années 30) jusqu’à sa dissolution dans la précipitation (lors de l’intervention des troupes soviétiques). Une œuvre à ne pas mettre entre toutes les mains puisqu’il fut à l’époque l’un des tout premier de l’Histoire à se voir attribuer la classification "Catégorie III" (correspondant à une interdiction aux moins de 18ans). Cette production hong-kongaise revient en détail sur les sordides exactions qui se sont produites dans le Camp 731, des actes de tortures toutes plus ignobles, inhumaines et abjectes les unes que les autres (raison pour laquelle ce film fit scandale à sa sortie et (bien évidemment) conspuée par le régime chinois).
Un film d’exploitation qui ne nous épargne strictement rien des atrocités infligées à ces cobayes, de l’endoctrinement des jeunes japonais jusqu’aux actes de tortures outrancières
(pêle-mêle on retiendra les séquences du laboratoire de culture bactériologique, celle de la chambre de décompression (avec l’expulsion d’intestin par l’anus), les gaz toxiques, l’expérience du froid (où une jeune femme est soumis à un froid extrême puis voit ses bras être plongés dans un bain tiède avant qu’elle ne se fasse arracher toute la peau et la chair en un claquement de doigt), les tests de bombes fragmentées, des nourrissons enterrés vivants, une autopsie sur un jeune enfant chloroformé, …).
Le film traîne une sulfureuse réputation, raison pour laquelle il fut purement et simplement interdit dans une poignée de pays (certaines séquences posent question, comme celles
du sacrifice du chat et les rats enflammés, supposées être véridiques ou encore la séquence avec l’enfant qui proviendrait d’une véritable dissection intégrée au long-métrage).
Sous couvert de film historique, le film de Tun-Fei Mou se veut racoleur mais il ne fait que relater d’immondes faits divers. Un film choc qui mérite sa réputation, dans le même registre, signalons aussi l’oeuvre jusqu'au-boutiste d’Andrey Iskanov : Philosophy of a Knife (2008), qui nous replonge dans l’horreur durant près de 4h30. Enfin, signalons que trois autres suites verront le jour entre 1992 & 1995.
(critique rédigée en 2011, réactualisée en 2022)
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La franchise au complet :
│ Men Behind the Sun : Camp 731 (1988) ★★★☆
│ Men Behind the Sun 2 : Laboratory of the Devil (1992) ★★☆☆
│ Men Behind the Sun 3 : A Narrow Escape (1994) ☆☆☆☆
│ Men Behind the Sun 4 : Black Sun : The Nanking Massacre (1995) ★★★☆