Si Shiota a déjà brisé votre petit coeur avec le mémorable Gaichu (insecte nuisible), soyez assurés de ressentir les memes maux avec ce Canary. Parlant à demi mot de la secte Aum, le film n'est cependant pas un manifeste. Il est juste un portrait brutal, noir, nihiliste et sans concession de 2 adolescents qui ne se releveront peut etre jamais de leurs traumatismes. Sur fond de road movie plutot calme, offrant meme quelques moments de plenitude, Canary fait froid dans le dos : inceste, prostitution, violence physique et morale, reves non pas brisés mais carréments absents.
Canary est le quatrieme chef d'oeuvre d'un des auteurs les plus oubliés du Japon. Son implacable vision d'une enfance terrassée est tétanisante.