The Rippers are a demonic army of blood-thirsty, human-eating, purse-snatching, mutant creatures.
A la base nous avons donc une bande dessinée de Hewlett et Martin bien loin des stéréotypes du comics. Bières (quand il n'y a pas d'eau, on boit quoi d'après vous ?), sexe, phrases assassines et incongrues sont les ingrédients magiques de Tank Girl. Devenue culte en un temps record, Tank Girl ne pouvait que s'attirer les joies d'une adaptation cinématographique. Et c'est la très méconnue Rachel Talalay qui hérita du gros lot. Pourtant coupable du ratage du Freddy's Dead : The Final Nightmare, Talalay réussit ici un tour de force qui mérite le respect et l'admiration la plus totale : adapter la BD sans en perdre l'esprit (épaulée qu'elle fut par Hewlett et Martin sur le scénario, bien heureusement).
Pièce centrale de la BD, personnage vénéré par des milliers de gens à travers le monde, Rebecca alias Tank Girl est à elle seule une réussite totale. Car son côté allumée et dangereuse est complètement assumé et pris en compte par l'actrice Lori Petty qui n'hésite pas à donner de sa personne pour incarner la furieuse héroïne : tête rasée aux trois quarts, cheveux colorés, habits punk, attitude masculine, etc... ainsi que le petit plus cadeau, à savoir une facilitée déconcertante à sortir les phrases les plus cultes possibles sans perdre sa crédibilité. A ses côtés nous retrouvons la galerie la plus déjantée possible afin de coller à la BD. Air Tank, interprétée par Naomi Watts, mais aussi le grandissime Malcom McDowell qui n'en finit plus de tourner des films décalés (il jouera la même année dans le film Fist of the North Star, soit l'adaptation mongolo-rigolote à 2 Euros de Ken Le Survivant).
Mais deux choses restent encore plus hallucinantes ! Tout d'abord les Rippers. Mais si rappelez-vous de la BD, ce gang de kangourous mutants, dont Booga l'amoureux de Tank Girl, fait partie. Et bien dans le film ils sont tout aussi cons ! Surtout quand on sait qu'un d'entre eux est un caniche changé en kangourou. ^_^ Bêtes sanguinaires, assoiffées de massacres et pillages, les Rippers n'en oublient néanmoins jamais de danser en rond au son d'une musique naze, ni de faire des soirées "des crêpes et du thé©®
Ensuite à l'image des Rippers, la réalisation est tout bonnement grandiose et pleine à craquer d'idées, remplaçant le manque évident de moyens : passages en dessins fixes quand cela devient trop gênant à gérer en réel (tank en marche, avion qui vole, temps qui passe), eye catchs pour séparer les chapitres. Mais aussi et surtout des passages longtemps mémorables comme celui dans un salon où nous assistons médusés à une scène de music hall complètement décalée. Caméra qui a la bougeotte pour donner un rythme effréné, et ambiance BD au niveau des couleurs et costumes sont aussi au rendez-vous !
Finalement Tank Girl a eu ici l'honneur suprême d'une adaptation réussie, trop souvent méconnue, ce dont peu de films tirés de BD ou comics peuvent s'enorgueillir (pour ceux qui ne suivent pas mes pensées je parle de Spiderman et Daredevil entre autres cas désespérants). Tank Girl est un film jouissif, complètement assumé dans son ton décalé et dans ses délires. Un film à posséder absolument en fait ! Surtout que pour en rajouter une dernière couche, Tank Girl possède une OST en or massif, pensée et compilée par Courtney Love herself. On y retrouve en autre du L7, du Hole, et du Bjork !
Un pur bonheur ce film je vous dis...
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