Candelaria n'est pas destiné aux multiplexes ni à la consommation de masse. Son charme est modeste, c'est vrai, mais le film mérite d'être vu pour son regard tendre, pudique et malicieux sur un couple de seniors vivant dans le La Havane des années 90, c'est à dire dans le dénuement le plus total, en usant de la débrouillardise légendaire des cubains. Cette chronique aborde des thèmes que l'on connait bien depuis les derniers films de Tomas Gutuerrez Alea, le cinéaste colombien Jhonny Hendrix Hinestroza y apportant sa vision d'étranger dans une histoire très cubaine aux connotations universelles. A travers ce couple de "vieux" qui n'a pas renoncé à s'aimer, l'intrigue est relancée par un événement fortuit qui permet d'aborder le sujet du sexe et du troisième âge. Reliée au contexte cubain, au tourisme et aux combines qui en sont dérivées, la narration s'amuse de son audace et rappelle que la dignité ne se monnaie pas en dollars. Candelaria ne donne pas pour autant de leçons de morale et poursuit assez tranquillement son chemin, avec une humilité constante. Ce n'est pas que l'on n'apprécierait pas que le film soit parfois un peu plus ambitieux mais l'on se contente finalement de sa tonalité sage et espiègle.