Voici un étrange "petit" film cubain au scénario mal fagoté mais qui au final dévoile grâce à ses deux interprètes principaux bien des charmes.
1995, l'embargo américain terrasse Cuba, et la population va souffrir de privations peu communes. Veronica Lynnel et Alden Knight deux septuagénaires tentent de survivre avec des petits boulots avant de se retrouver le soir sur scène pour retrouver un peu de rêve et jouer de la musique.
Car les plaisirs sont rares, maigre pitance, maux de vieillesse, extrême pauvreté... il ne leur reste plus guère à partager qu'une tendresse émoussée parfois face à cette dureté de vie. Jusqu'au jour où Candelaria amène à la maison ce qui va bousculer ce quotidien, redonnant à tous deux une flamme de vie et les feux de l'amour de manière inattendue...
Si au départ, on se demande vraiment où le réalisateur veut nous mener, entre embargo, mafia, larcins... peu à peu il se focalise sur la relation de deux vieux amants qui prend au final toute la place. Et ce n'est réellement à la fin que l'on s'en réjouit, se disant que l'on a été témoins pendant quelques minutes d'une belle et longue love story.
Jhonny Hendrix Hinestroza porte une intelligente réflexion sur la vieillesse, le désir et l'amour dans ce qu'il a de plus indéfectible. Il filme avec crudité ces corps abîmés sans pour autant être voyeur, choisissant plutôt les reflets ou séquences filmées dans le film. Etape nécessaire pour bien montrer ô combien ces deux-là s'aiment, mais aussi qu'il faut parfois peu de chose pour raviver l'envie. A l'image d'un pays qui mille fois foulé s'est toujours relevé !
Cette nostalgie autour de la vieillesse, fait penser à "Ginger et Fred" de Fellini et émeut tout autant qu'elle terrifie.
Mais au final on ne gardera en tête, que l'élégance innée et tous ls charmes Candelaria (Veronica Lynnel), ainsi que la très grande générosité de Victor Hugo son mari ça ne s'invente pas joué par Alden Knight, tous deux dignes, tous deux incroyablement jeunes, tous deux adorables !