Y a-t-il meilleure prévention contre la drogue que de gâcher la vie de la magnifique Abbie Cornish (ou du charmant Heath Ledger, ça dépend de quel côté vous regardez) ? Ça peut paraître superficiel de le souligner, mais il est franchement difficile de rester insensible à la demoiselle. Ne touchez pas aux drogues dures les enfants !
Dan et Candy (Ledger et Cornish, donc) forment un couple passionné mais destructeur. Ils sont jeunes, beaux et amoureux, mais ils se pourrissent mutuellement la vie en ne sachant pas dire non à l'autre. Ils rêvent d'une évasion commune, et ce qui démarre comme une expérience devient une addiction pour tous les deux, entraînant une descente aux enfers qui va nous paraître infinie. Ils dépassent les limites et en sont conscients, mais plutôt que de provoquer chez eux un déclic, ils s'y accoutument et s'enfoncent davantage dans leur situation de junkies.
Le film, divisé en 3 parties nommées "Heaven", "Earth" et "Hell", ne laisse que peu de place à l'espoir pour nos deux amoureux. Pire, chaque situation qui nous laisse penser qu'une amélioration sur le long terme est possible se retrouve gâchée pour diverses raisons, éteignant la petite lueur qui s'était immiscée en nous et finissant d'achever le moral déjà bien bas des deux protagonistes.
L'amour qui lie Dan et Candy est tout de même remarquable, ils résistent envers et contre tout et sont touchants, au point que malgré leur chute permanente, on s'attache à eux et on prie pour qu'ils redressent leur situation ensemble. Le long-métrage traite de l'addiction, mais aussi du couple et des relations familiales dans leur ensemble. L'impuissance des parents de Candy face à la situation est désarmante, et on espère bien entendu ne jamais être à leur place.
Difficile de parler de la fin sans tout dévoiler, mais celle-ci est notable: Armfield nous suggère que nous cherchions peut-être le fautif au mauvais endroit.
Un film dur, à ne pas regarder si on n'a pas le moral. Heath Ledger manque au cinéma, ce film en est encore une fois la preuve. On notera également la présence de Sixto Rodriguez dans la BO, toujours appréciable. A voir au moins une fois.