De New-York à la Nouvelle Ecosse, Candy Mountain est l'odyssée initiatique et marginale d'un jeune musicien, loser à la recherche d’un légendaire luthier en guitare électrique qui a quitté la société pour s’installer dans les frimas du Canada. Les étapes de son périple en direction du Nord sont marquées par des rencontres improbables et loufoques avec des individus excentriques dont quelques musiciens (Joe Strummer, Tom Waits, Dr. John, Leon Redbone), et rythmées par la nécessité de changer régulièrement de véhicule (tous plus pourris les uns que les autres) pour cause d’accident ou de malveillance. Eh oui. "La vie n'est pas une montagne de bonbons" lui confirme un camionneur dans une station-service au moment où sa petite amie l'abandonne en s’enfuyant avec la voiture.

«Candy Mountain» est un road-movie qui baigne dans l’ambiance des films de Jim Jarmusch, peuplés de perdants dont la dérive est la charpente même du scénario, ou qui évoque les errances de la trilogie allemande de la route de Wenders (Alice dans les villes, Au fil du temps, Faux Mouvements)

Le pedigree des deux auteurs du film explique cette orientation. Le scénariste est l’écrivain new-yorkais Rudolph Wurlitzer. Il a écrit pour Monte Hellman le scénario de Macadam à deux voies, l’un des films fondateurs du road-movie à l’américaine. Le réalisateur Robert Frank, l’un des plus importants photographes du XXème siècle, est connu notamment pour The Americans, son récit photographique au cœur de l’Amérique profonde .


«Candy Mountain» est un film émouvant, merveilleux, drôle, sans réelle dramaturgie, construit comme une série de vignettes, fait de rencontres et d'entretiens avec les proches du luthier solitaire ou avec des personnes qui l'ont connu. Comme cette émouvante rencontre chez une ex délicatement interprétée par Bulle Ogier. Il importe assez peu de savoir si notre héros va finir par rencontrer le stradivarius de la guitare électrique. Il suffit de se laisser bercer par l’ambiance d'incertitude, l’atmosphère mélancolique sans savoir exactement où l'on est, ni où l'on va aller.


kinophil
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le 24 janv. 2024

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