Ah ce fameux Candyman ... Ça faisait un moment que je voulais revoir ce film d'horreur, il reste culte à bien des égards, notamment pour son côté mythe du croque-mitaine et bien sûr ça reste un bijou du genre 90s, des longs métrages d'épouvante comme ça on n'en fait plus malheureusement.
L'histoire c'est celle de Helen (Virginia Madsen) étudiante à l'Université de Chicago qui pour le bien d'une thèse sur les légendes urbaines s'intéresse de près à celle de Candyman qui terrorise les habitants de Carbini Green un quartier défavorisé. Il suffit de prononcer son nom cinq fois devant un miroir pour qu'il apparaisse, peu farouche elle tente l'expérience avec sa collègue, rien ne se passe, jusqu'à ce que plusieurs semaines après elle tombe nez à nez sur Candyman dans un parking, le début d'une escalade vers la folie et l'horreur ...
A signaler dès les premières minutes une certaine efficacité, la musique est excellente et l'introduction avec la voix rocailleuse de Candyman et ses gratte-ciel recouverts d'une nuée d'abeilles nous scotche tout de suite (je vous laisse juger : http://youtu.be/B5kJMvH1JKw?t=2m5s), on n'a aucun mal à rentrer dans l'histoire et on s'attache quasi directement au personnage de Virginia Madsen qui est excellente dans son rôle, la qualité d'écriture propose quelque chose d'intéressant, le mythe de Candyman, fruit de l'imagination du célèbre auteur fantastique Clive Barker, est formidablement retranscrit, que ça soit par des flashbacks ou des récits immersifs (comme cette scène du dîner où un professeur raconte la légende du croque-mitaine à Helen). Les apparitions de Tony Todd (acteur "one-shot", ou brièvement remarqué dans "Platoon") sont brillamment dosées, la dimension surnaturelle du personnage est très bonne, un peu le penchant afro-américain de Freddy Krueger avec un côté plus poétique mais gardant néanmoins sa part machiavélique.
Passé l'heure du film le long métrage prend un second virage, légèrement kafkaien où Helen se retrouve instrumentalisée par Candyman, la forçant à tomber dans la folie pour là résoudre à le rejoindre dans les ténèbres, le schéma est un peu répétitif à ce moment là, c'est la seule fausse note du film, mais elle est tout de même rattrapée par cette thématique de l'adultère, où son mari la croyant internée s'empresse de la remplacer, ce qui donnera un twist final intéressant et cohérent si on suit cette ligne.
Bernard Rose signe là son cinquième long métrage, sans doute le plus notable, qui lui vaudra au passage trois récompenses au célèbre festival du film fantastique d'Avoriaz en 1993 (Prix du Public, de la meilleure actrice (Virginia Madsen) et de la meilleure musique). On notera également la qualités des maquillages et effets spéciaux, je repense à cette scène assez dingue ou Tony Tood est recouvert de véritables abeilles de la tête aux pieds jusqu'à l'intérieure de la bouche.
"Candyman" reste donc un film d'horreur culte qui n'a pas trop vieilli et qui mérite vraiment le coup d'oeil, si vous ne l'avez toujours pas vu faites vous plaisir en le regardant au milieu de la nuit avec un bon gros bol de pop corn.