Candyman premier du nom avait, entre autres, cette énorme qualité d'accorder parfaitement sa narration à son sujet : les légendes urbaines, ces rumeurs macabres qui constituent une grande part du folklore moderne des Etats-Unis (j'en ai parlé plus longuement ici)


Si l'on peut savoir gré à Candyman 2 de ne pas tomber dans le slasher basique, ce qui aurait été la solution de facilité, à laquelle pour tout vous dire je m'attendais avec un certain fatalisme, il est dommage qu'il tombe dans l'autre piège qui lui tendait les bras, à savoir la suite explicative. En voulant à tout prix donner un background définitif à son monstre, cette suite en rétrécit automatiquement la valeur symbolique, et amoindrit considérablement la poésie macabre qui en émanait. Si cela donne tout de même de beaux moments, et qu'à tout prendre le film n'est pas si laid, sa note d'intention le voue néanmoins fatalement à l'échec.


D'autant que pour arriver à ce résultat, il faut subir un scénario poussif et parfois confus, pas aidé par une distribution au mieux quelconque (Virginia, reviens !). Même Tony Todd ne retrouve pas la grandiloquence surannée et tragique de son interprétation du premier opus. Bref on s'ennuie un peu, et ce ne sont pas les procédés ringards de mise en scène (jumpscares ridicules qui font péter les enceintes, gros flashs avec "boums" sonores, voix-off récurrente insupportable de l'animateur radio cliché qui empêche l'immersion, etc... ) qui vont faire de cette escapade à la Nouvelle-Orléans un opus indispensable de la saga. De toute façon, au vu de la la réputation calamiteuse du troisième volet (pas encore osé le regarder, mais bon...) et le non-intérêt du remake récent, on peut raisonnablement penser que tout a été raconté sur Candyman dans un premier film remarquable à la richesse inépuisable.


Dommage, j'avais fondé un petit espoir sur Bill Condon, dont le très bon Gods and monsters, qui viendra 3 ans plus tard, sera lui un belle réussite. Ici, empêtré dans un scénario schizophrène qui veut à la fois respecter son aîné, affirmer sa personnalité propre, et faire plaisir au "fan", il ne peut malheureusement pas faire de miracles.

Seet
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Alzheimer prévention 2023

Créée

le 28 oct. 2023

Critique lue 11 fois

1 j'aime

Seet

Écrit par

Critique lue 11 fois

1

D'autres avis sur Candyman 2

Candyman 2
MalevolentReviews
3

« Candyman, Candyman, Cand... »

Trois ans après le premier film réalisé par Bernard Rose qui adaptait fidèlement une nouvelle de Clive Barker, voici que sort une suite cette fois-ci réalisée par Bill Condon, déjà auteur de...

le 28 mai 2019

3 j'aime

Candyman 2
Jay77
8

Gardez les lèvres closes et ne prononcez pas son nom

Il vit dans les miroirs et en sort quand vous l’appelez cinq fois, son passé est des plus tragique, il a un crochet à la place de la main droite, il a une mine torturée et tristounette, il raffole...

le 8 déc. 2018

3 j'aime

1

Candyman 2
Fatpooper
4

Du gore et des guêpes

J'imaginais difficilement une suite à ce premier volet, du coup j'étais curieux de voir quelle direction la prod allait prendre. C'est très décevant, les auteurs se contentent ici de reprendre la...

le 27 nov. 2021

2 j'aime

Du même critique

Spider-Man: Maximum Carnage
Seet
7

Pique-nique en famille

Au vu de la réputation de ce crossover interne aux séries Spider-Man de l'époque, on est en droit de l'approcher à reculons. "Maximum Carnage" suscite en général le désaveu de la part des fans de...

Par

le 27 janv. 2016

11 j'aime

La Fiancée de la jungle
Seet
3

Une affaire de pourcentages

Rien de bien folichon à se mettre sous la dent dans cette simiesque série Z, constituée essentiellement d'un tunnel de scènes de chasse à base de stock-shots - ces derniers constituant à vue de nez...

Par

le 11 janv. 2017

10 j'aime

Hollywood Chainsaw Hookers
Seet
7

On se calme et on boit frais à Hollywood

A première vue, il pourrait être difficile de considérer Hollywood Chainsaw Hookers comme un "vrai" film. Il apparaît surtout d'abord comme un concept, exposé avec clarté dans son titre. Du cul, des...

Par

le 10 mars 2016

8 j'aime