Rien de bien folichon à se mettre sous la dent dans cette simiesque série Z, constituée essentiellement d'un tunnel de scènes de chasse à base de stock-shots - ces derniers constituant à vue de nez 25 % du film. 50 autres pourcents essaient péniblement de nous faire croire que les acteurs se trouvent dans la jungle (Afrique, Asie, on ne sait plus vraiment au bout d'un moment), à grands coups d'acteurs blancs grimés en Indiens et de figurants Noirs. Alors que, comme de bien entendu, on se trouve de toute évidence en pleine forêt américaine.
Les plus matheux d'entre vous auront compté qu'il reste 25 % à remplir. Fort heureusement, Ed Wood, scénariste sur ce coup là, a concocté une histoire d'amour entre une donzelle et un gorille, justifiée par la réincarnation des âmes. Propice aux scènes ambiguës entre les deux tourtereaux, cette saillie créative, si je puis dire, constitue le seul réel intérêt du film - et donne son titre au film, ce qui n'est pas rien. On imagine fort bien les producteurs bien embêtés d'exploiter ce script maigrichon, tenter d'en combler le vide par ces fameux 75 % de... vide.
Fun fact : l'héroïne, réincarnation d'une femelle gorille, est de ce fait attirée par... les pulls angora, fantasme ultime de ce fétichiste de Ed Wood. A-t-il prêté sa collection personnelle à l'actrice principale pour le film ? Voilà sans doute un mystère bien plus intéressant que cette bien triste Fiancée de la jungle.