Les Croqueuses d’Hommes
Les velléités féministes dominent les débats de nos sociétés occidentales suite aux nombreuses violences (plus de 100 féminicides chaque année rien qu’en France), fétichisations exacerbées,...
le 11 janv. 2025
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Les velléités féministes dominent les débats de nos sociétés occidentales suite aux nombreuses violences (plus de 100 féminicides chaque année rien qu’en France), fétichisations exacerbées, fantasmes, trafics sexuels, clichés, injustices et inégalités dont les femmes font l’objet. Dans leur vindicte, les hommes sont balancés dans le même sac à ordures que les Epstein, P. Diddy, et Weinstein. La condition de l’homme est en train de basculer et il faudra bientôt s’excuser de porter ses couilles.
Pour une poignée d’avocats
Dès lors, demander le numéro d’une femme ou lui faire un compliment sont des actes devenus aussi illicites que tabou. La libération des mœurs progressistes, menaçant la virilité des hommes les plus enfermés dans leurs carcans traditionnels, a fini par engendrer une nouvelle montée de machisme ainsi qu’une génération d’incels. Chaque camp y va de sa revendication, tentant d’imposer avec force son idéal féminin, masculin ou non-genré.
Les prises de positions sont nombreuses et noyées dans un flux ininterrompu d’accusations portant sur des personnalités influentes (réalisateurs, acteurs, hommes politique, influenceurs), bien aidées par une justice médiatique malveillante. Les articles à sensation engendrent des monstres de société que les trolls et haters s’empressent alors de vilipender sur les réseaux sociaux. Les journaux ne s’embarrassent même plus de faire leur méa-culpa ou d’innocenter les victimes de ces calomnies (Kevin Spacey, Luc Besson, etc…).
Face à cette déferlante de haine, Donald Trump (le beauf ultime) a gagné par deux fois l’élection présidentielle face à ses concurrentes féminines, et vu sa côte de popularité grimper en flèche comme un compteur Geiger. En ces temps troublés où le mot tolérance ne rime plus à grand-chose, qu’il fait bon de redécouvrir une comédie aussi acerbe que Cannibal Women in the Avocado Jungle of Death, qui n’a pas peur de se mettre les deux sexes à dos.
Cannibal Women in the Avocado Jungle of Death fut l’une des dernières productions Empire International Pictures (l’ancienne société de Charles Band) à être distribuée par la Paramount, suite à la création de son nouveau studio Full Moon Features. Fort de son titre largement évocateur, ce film d’aventure burlesque signé par le scénariste à succès J.F. Lawton (Pretty Woman) sous pseudonyme (J.D. Athens), nous place au cœur d’une Californie fictive dont les forêts vierges sont peuplées de tribus autochtones. L’une d’entre elles, «Les Piranha Womens», donne du fil à retordre à l’oncle Sam, qui aimerait bien mettre la main sur leur réserve inépuisable d’avocats pour éviter que les communistes s’octroient le monopole exclusif.
A la suite de plusieurs affrontements mortels, les autorités ont décidés d’envoyer une féministe jouer les négociatrices afin de convenir d’un accord commercial : Les amazones pourront bénéficier d’une réserve à Malibu ainsi que de superbes duplex et piscines creusées en l’échange de l’exploitation du fruit défendu. Dans cette ambitieuse expédition, l’anthropologiste Margo Hunt sera accompagné d’une étudiante écervelée ainsi que d’un guide misogyne roulant des mécaniques. Les aventuriers devront surmonter les dangers d’une jungle luxuriante, et tenter de convaincre ces femmes primitives du bien fondé de leurs intentions. Tout un programme.
La Guerre des Sexes
Placé sous le signe de la parodie, Cannibal Girls est une comédie grivoise assez virulente dans la description que le réalisateur fait de ses personnages. Les deux têtes dirigeantes de l’expédition sont donc des caricatures grossières, défendant bec et ongle leurs idéaux masculins et féminins, qu’ils opposent avec véhémence lors de joutes verbales animées.
Chaque interprète y va de sa mauvaise foi, citant les plus grandes réussites de son genre : l’automobile, la bière, la bombe nucléaire, face à Jeanne d’Arc, Marie Curie et les plants de géranium. Leurs discours de propagande sont totalement contradictoires et délirants (le nazisme, les croisades, l’apartheid et l’inquisition sont exclusivement attribués aux hommes), n’affichant que mépris et dédain, sans jamais parvenir à faire avancer le schmilblick d’un débat qui n’a pas fini de diviser nos sociétés.
Si le comique du burlesque tourne à plein régime, mais se vautre plus souvent que son aventurier pleutre et maladroit, l’outrecuidance des dialogues finit par emporter l’adhésion, tant l’auteur aime envoyer des pics aux protagonistes (et au public cible). Quelques éléments familiers sont repris d’autres films. La mappemonde, réduite à l’état de Californie avec un clin d’œil amusant à Disneyland Anaheim, trace l’itinéraire de l’expédition, tandis que l’accoutrement (fouet, fédora) dans lequel le héros se pavane est un hommage assumé à Indiana Jones. Le réalisateur revisite également le roman de Joseph Conrad (Au cœur des Ténèbres), déjà porté à l’écran une décennie plus tôt par Francis Ford Coppola (Apocalypse Now). Les aventuriers devront donc remonter le fleuve et affronter l’opprobre du docteur Kurtz, érigé grande matrone de ces contrées sauvages.
Triomphalisme Reaganien VS Populisme Misandre
Faute de moyens adéquats alloués à l’entreprise, et d’un cachet probablement trop élevé pour Charles Band, Adrienne Barbeau dut composer avec des contraintes de production particulièrement redoutables. L’ancienne muse de John Carpenter devait débiter 17 pages de monologues et répliques en l’espace d’une seule journée de tournage. Face à la vindicte de l’actrice, la sympathie du public masculin ira pour l’humoriste Bill Maher, ce margoulin digne d’un guignol de foire, exhibant sa virilité et élevant le machisme à un niveau de connerie digne de Maxime Alexandrov (alias «La Menace»).
Cet archétype d’Indy s’opposera avec orgueil à l’oppression d’un matriarcat belliciste et vorace, où les hommes sont réduits en esclavage, quand ils ne sont pas violés avant d’être dévorés avec une sauce guacamole. S’il tentera de les dompter avec son fouet, tout en haranguant une tribu d’eunuques grâce à des cannettes de bière et des répliques incendiaires, c’est bien la doctoresse Margo Hunt (Shannon Tweed) qui renversera l’oppression tyrannique. Ses discours salvateurs viseront la réunification et l’égalité des deux sexes pour l’ensemble du bien commun.
Le happy end absurde ne saurait néanmoins réconcilier cette Amérique tiraillée entre un vieux patriarcat portant le triomphalisme Reaganien hors de ses frontières, et celui d’un populisme misandre héritier d’un fascisme totalitaire, incapable de s’émanciper de son régime pyramidale. Par ailleurs, le comportement irascible du Docteur Kurtz, couvert par son idéalisme de façade, tend à démontrer que les femmes sont bien l’égal des hommes dès qu’il s’agit de nourrir d’obscurs intérêts mercantiles. Lucide et observateur, J.F. Lawton s’impose comme un fin portraitiste, dépassant le ridicule de son speech dérisoire pour livrer une comédie satirique et azimutée qui gagnerait à être d’avantage reconnu.
Le sage pointe la lune, l’idiot regarde le doigt. Alors s’il te faut un guide pour parcourir l’univers étendu de la Full Moon Features, L’Écran Barge te fera découvrir le moins pire et le meilleur de l'oncle Charles Band, le Walt Disney de la série bis !
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le 11 janv. 2025
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CANNIBAL WOMEN IN THE AVOCADO JUNGLE OF DEATH ! ! ! Et ouais! Rien que ça! J'ai pas vu un film avec un titre aussi vendeur depuis un moment. C'est l'unique raison pour laquelle je me suis laissé...
Par
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