Un Ibère rude mais ensoleillé
Les dimanches de très grande fatigue, rien de tel qu’un bon vieux film bondissant en costumes et technicolor pour se remettre d’aplomb ou, plus simplement, pour survivre gentiment le temps qu’il faut avant la vraie nuit réparatrice, la seconde…
Et c’est dans ces moments-là que l’on remercie intérieurement (et même extérieurement, baste ! tant qu’on y est…) ce brave Guyness d’avoir non seulement donné envie de voir cet énième Henry King avec Tyrone Power, mais surtout de m’avoir généreusement offert la galette qu’un Pruneau m’avait sournoisement subtilisé jusque là…
Des remerciements mâtinés d’une légère réserve tout de même, son amour de Jean Peters l’égarant, il a tout de même largement surestimé un film qui impressionne surtout par son manque de souffle épique et de cohérence d’ensemble.
Tyrone joue un brave nobliau castillan au début du seizième siècle qui a des démêlés avec un salopard inquisiteur local et se retrouve en fuite avec un ami de rencontre improbable et très mal racontée (Lee J. Cobb, impressionnant de rouquinerie et de faiblesse scénaristique) et une donzelle amoureuse (Jean Peters, toujours boudeuse mais qui ne peut pas grand-chose dans une histoire d’amour venue de nulle part…). A un moment, ils se décident tous à rejoindre Cortez à l’autre bout du monde et c’est un peu un deuxième film qui commence, pas totalement inintéressant d’ailleurs, mais qui aborde à peine son sujet, hélas…
Cortez est joué par un Cesar Romero absolument hilare, sorte de mélange improbable entre un Ben Affleck de bonne humeur et un Richard Chamberlain qui aurait l’œil vif. Avec tout ça, on ne va pas s’en plaindre, c’est là que les deux heures du film passent le mieux, c’est toujours sympa la vie d’une armée de colons, même quand ils viennent dépecer le Mexique…
On a un peu l’impression au final que le film s’est emmêlé les pinceaux sans trop savoir quelle histoire nous raconter et j’ai un peu regretté après-coup de ne pas avoir pensé à me taper le chouette western que Nono avait apporté aussi, mais bon, un après-midi de grande détresse physique, c’était déjà presque appréciable…