De bonnes intentions, mais...

Apparemment tout le monde espérait voir un film à la Scorsese ou De Palma où on montre le parcours d'un homme, de son ascension jusqu'à sa déchéance. Ce film ne fait rien de cela et se démarque donc totalement du schéma classique.

Je trouve que l'idée en soi n'est pas mauvaise, elle est plutôt intéressante. Le film arrive assez bien à jouer avec les références.

La ressemblance visuelle et le décalage créé par le film avec ces références participent à amener à cette destruction du mythe et de l'icône qu'est Al Capone.

Les nombreuses visions qu'il a sont assez bien menées et mettent en avant sa dégénérescence, en rentrant parfois dans le genre de l'horreur. D'ailleurs peut être que c'est juste moi mais l'inspiration des œuvres de Stephen King est assez évidente (Shining et It).

Mais malgré ces qualités le film est sans impact. La réalisation est assez classique et le montage serré avec parfois 5 ou 6 cuts en moins de 3 secondes alors que les scènes ne s'y prêtent pas du tout. Du côté de la photographie c'est pas mieux.
En plus de ça, l'histoire s'attarde parfois sur des éléments pas vraiment nécessaire, notamment l'enquête du FBI. L'intention du film étant de rentrer dans l'intimité du personnage, ce genre d’élément superflus viennent juste ralentir l'histoire. Un temps qui aurait pu être consacré pour développer un peu plus sa relation avec sa famille.

Au final, on a un film avec de bonnes intentions et d'assez bonnes idées, mais qui se rate dans l'histoire qu'il essaye de transmettre. On voit la volonté de démystifier l'homme et l'icône qu'est Al Capone, de le mettre en face de sa gloire passée pour y trouver les démons qui le hantent dans sa fin de vie, de parler de son héritage qui comme ses statuts va disparaître, pour amener peut être une possible rédemption grâce au fils qu'il avait délaissé qui pourrait le mener vers une possible paix intérieure.
Mais c'est là tout le problème du film, on ne fait que voir les choses, on ne les ressent quasiment jamais.