Distribué en dépit du bon sens et dans une poignée de salles seulement, Capri-Revolution ne méritait pas d'être ainsi bradé par son distributeur français. Le film du napolitain Mario Martone, l'auteur de Leopardi, s'il n'est pas inoubliable, possède en effet suffisamment de qualités pour susciter l'intérêt, en particulier sur un plan historique. Il évoque une expérience communautaire en 1914, sur l'île de Capri, qui réunit un groupe de hippies avant la lettre, végétariens, naturistes et pacifiste. Le récit les confronte à la population traditionaliste locale ainsi qu'à un médecin aux idées progressistes qui pense que la guerre à venir sera un tournant dans l'histoire européenne. Mais le personnage central est une bergère; qui va s'émanciper au contact des idées nouvelles qui la libèrent du carcan familial. Capri-Revolution est un film riche et dense qui a un peu de mal à faire coexister tous les sujets qu'il brasse et qui connait une sérieuse baisse de régime dans sa deuxième partie. Néanmoins, le film séduit en partie par ses somptueuses images qui rendent grâce à la beauté des paysages de l'île. Son interprète principale, Marianna Fontana, est remarquable, plus que crédible en jeune chevrière analphabète et rebelle au machisme de ses frères trop protecteurs. Vu son exposition limitée dans l'espace et dans le temps, Capri-Revolution a été ignoré des spectateurs et plutôt méprisé par la critique "officielle". On lui souhaite d'être découvert par des cinéphiles curieux sur tous les supports possibles à sa disposition, désormais.

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le 11 juil. 2019

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