Old World...

Après une année très noire pour le Marvel Cinematic Universe ou MCU pour les intimes en 2023 avec le complètement raté « Ant-Man, Quantumania » et l’horrible « The Marvels », et que venait un peu illuminer le réussi troisième et dernier volet des « Gardiens de la Galaxie », la firme a fait une pause. Un petit ralentissement dû à de nombreux problèmes internes (comme le fait de devoir attirer autant avec les nouveaux Avengers que les anciens tout en assurant la continuité de l’univers) et externes (le scandale autour de l’acteur censé joué le futur grand méchant finalement annulé Kang le Conquérant, Jonathan Majors). On a donc eu droit à un seul film en 2024, le passable troisième volet de Deadpool qui a fort heureusement pour la Maison aux idées était un véritable carton en salles, bien aidé par la présence de Wolverine. C’est donc dire que ce nouvel opus de Captain America, quatrième du nom, allait être un tournant. Parce qu’il marquait le retour aux affaires de Marvel après cette pause réflexive et salutaire pour le public, qu’il lançait le futur du MCU tout autant qu’un nouveau capitaine incarné par Anthony Mackie. Et il faut avouer que la bande-annonce était prometteuse, entre la présence d’Harrison Ford en président et Hulk rouge, la promesse d’une ambiance d’espionnage et de thriller politique et l’arrivée de plein de nouveaux seconds couteaux...

Malheureusement, « Captain America, Brave New World » est raté dans les grandes largeurs. C’est comme si on se retrouvait face à une version brouillonne et foirée de l’un des meilleurs films du MCU, qui prenait déjà le Captain comme personnage principal : « Captain America, le Soldat de l’hiver ». Un modèle de long-métrage de super-héros fondu dans un film d’action et d’espionnage avec complots et contexte géopolitique passionnant. On sent qu’ici on tente de retrouver cela mais le résultat est un blockbuster terne et au rabais, presque caricatural. Après une séquence d’introduction anodine et pas très emballante, lorsque l’intrigue s’installe, on laisse au film le bénéfice du doute mais force est de constater que plus on avance plus cet opus tout comme le MCU ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. Celui-ci n’augure vraiment rien de bon pour la suite des événements entre un succédané du « Suicide Squad » de la concurrence avec « Thunderbolts » et un énième reboot des 4 Fantastiques. Après douze ans de règne sur le monde du blockbuster, on sent que Marvel n’arrive pas à se renouveler et repart ici dans ses pires travers.

C’est simple, presque rien ne va dans ce quatrième volet aussi mauvais que les pires films des premières phases. À tel point que ce « Captain America, Brave New World » apparaît daté. Les séquences spectaculaires sont mal filmées avec un montage souvent peu lisible et qui ne met jamais en valeur l’action. Même les morceaux de bravoure attendus sont décevants (la scène de bataille aérienne) ou juste satisfaisants (le duel avec le Hulk rouge). Et même dans cette dernière séquence, un gros souci vient entacher l’appréciation du spectacle : des effets spéciaux affreux, comme si le film n’était pas terminé. Entre les fonds représentant le Céleste dans l’océan semblant sortir de la décennie passée ou le champ de bataille à Washington avec cerisiers semblant extraits d’un jeu vidéo, c’est très inquiétant pour une production de cet acabit. Ne parlons pas des dialogues tout juste fonctionnels et parfois risibles. Plus que l’humour navrant dans lequel se vautre encore une fois ce nouvel opus avec mention spéciale pour le nouveau Faucon incarné par Danny Ramirez, énervant au possible. On a bien sûr le droit à un défilé de guests, de Liv Tyler à Sebastian Stan et de nouveaux parfaitement inutiles (Giancarlo Esposito) ou peu crédibles (Shira Haas). Et quand on voit que le script se déploie dans une histoire pas très cohérente où on recycle du vieux (« Les Éternels » et « L’incroyable Hulk ») pour préparer le futur, on se dit que ce film ne sert à rien, comme perdu dans le temps et terriblement anachronique. Tout juste sauvera-t-on Harrison Ford et sa classe habituelle. Un triste constat et un univers qui nous lasse et meurt sous nos yeux. Il est peut-être temps d’arrêter les frais!

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