Après Batman et Superman qui se castagnent, voici la version Marvel entre Captain America et Ironman … et leurs amis !
Attaquons de suite à ce qui pourrait le plus fâcher les puristes : ce film n'a de Guerre Civile que le nom. En effet la bande dessinée du même nom était en l'état inadaptable car ne compte pas douze mais des dizaines et des dizaines de super héros qui s'affrontent à propos d'un enjeu bien plus vaste. Parmi ces personnages, une bonne partie n'est juridiquement pas utilisable par Disney comme Susan Storm ou Mr. Fantastic par exemple, et une autre comprend des personnages mineurs qui ne seront probablement jamais exploités comme Hercule. Sans parler de tous les vilains qui se mêlent au combat ou des jeunes Vengeurs … D'ailleurs l'affrontement entre les idéaux de Steve Rogers et les nouvelles valeurs américaines légalistes et armées de Tony Stak est remplacé par une dispute entre être libre, rester ensemble, l'ego de Stark et la loi qu'il faut respecter.
Parlons donc du film, vaguement inspiré sur le fond par le comic du même nom. On nous propose, comme cela est mentionné plus haut, douze super héros. Comme les dieux de l'olympe. Ou les apôtres … Mmmh, ne nous emballons pas. Enfin bon, douze personnages Marvel sont dans le film. Douze ! Dont des préférés des fans comme Spiderman ou Black Panther ! Cela pourrait susciter la méfiance, voire faire peur. Comment ne pas rater autant d'interactions entre autant de monde, dont certains ont eu, ou auront leur propre film ? Eh bien il se trouve que Kevin Feige, le producteur en charge du Marvel Cinematic Universe, et son équipe commence à comprendre la formule. Dans le bon sens du terme. Toutes les scènes de combat promises dans la bande annonce sont aussi jouissives que prévues. Le choc entre les valeurs américaines de base et la loi moderne politisée a bien lieu. Même si, il faut le reconnaitre, un pas en arrière a été fait par rapport à l'épisode précédent, Captain America : The Winter Soldier. Il s'agit plus d'une discussion entre amis alors que Steve Rogers dénonçait auparavant les plans de Nick Fury comme étant de "la terreur".
Côté acteurs on les retrouve tous en pleine forme, particulièrement Robert Downey Jr qui montrait des signes de fatigue à force de blagues éculées dans les derniers films Marvel, comme Avengers : l'Ere d'Ultron ou encore Iron Man 3. Le ton dramatique choisi pour cet affrontement entre amis lui sied bien mieux en lui permet de nous montrer à nouveau l'étendue de sa palette d'acteur. Il est également impressionnant de voir comment Chris Evans investit le rôle principal. On est loin de sa prestation dans Les 4 Fantastiques ! La dernière bonne surprise vient du choix de l'acteur incarnant Spiderman. Il a l'attitude du gosse paumé des comics. Et son costume, son costume ! A la fois millésimé et moderne. Un délice. Au passage, les connaisseurs apprécieront le fait que ses relations ressemblent à celles qu'il tisse vraiment dans les comics avec Tony Stark et Steve Rogers. Père de substitution pour l'un, modèle pour l'autre. Il y a quand même des points communs avec la Civil War de papier.
Le reste des ramifications de cet opus ne doit pas être révélé ici, notamment les surprises du scénario pour ne pas gâcher le plaisir de celle ou celui qui ne l'a pas vu.Un mot simplement sur le fait que le début de l'histoire , comme il a besoin d'installer certains paramètres pour préparer les affrontements à venir, pourra faire douter sur le potentiel de la suite, car le rythme est ralenti par diverses scènes de pathos, typique de la prééminence de l'émotionnel facile dans une partie du cinéma hollywoodien. Il faut patience garder car on pourra ensuite noter des séquences d'actions techniquement irréprochables, notamment l'inventive course-poursuite entre trois protagonistes dans un tunnel rempli de voitures en marche !
Vu le premier soir d'exploitation, au moment du générique de fin, les gens ont applaudi. Au moment de sortir de la salle, tout le monde autour de moi était satisfait. "C'était extraordinaire ! On en a pour son argent " s'est même exclamé l'une de nous. Nous avions vu un film d'aventures qui, s'il ne peut dépasser certaines limites de la bienséance blockbustérienne, joue malicieusement des codes et des possibilités offertes. Pour voir ces limites franchies, c'est les comics qu'il faut lire. Nommé le film Avengers Disassembled (Avengers : La Séparation), ou quelque chose du genre, aurait été intellectuellement plus honnête tout de même. On ne ne le répétera jamais assez, il s'agit ici d'une adaptation.
Vivement les prochains films de cet univers !
Rajout du 29 mai 2016 :
En réponse aux critiques sur le fait que Tony Stak engage un garçon pubère pour mener sa bataille et que personne ne s'en émeut :
Si, si beaucoup de gens s'en émeuvent, dans les commentaires des différentes critiques de SC … mais ne prennent pas la peine d'analyser la situation ensuite, trop occuper à dénoncer "la dernière Marvelconnerie". Résumons : Tony Stark est celui qui a tort, celui qui veut signer un traité liberticide en faveur des gouvernement à tendance mondialiste, celui qui se laisse aller dans l'émotionnel et perd ses valeurs et ses repères, celui qui enferme une jeune femme pour "son bien" mais contre son gré (Captain America dit à propos de Wanda d'ailleurs : "She's just a kid !") et finalement celui aussi qui engage un jeune garçon pour aller se battre (qui a tout de même des pouvoirs qui lui permette de mettre K.O. des centaines de soldats). Alors, quel est le message ici ?