Avec ce nouvel opus mettant en scène les Avengers, c'est reparti pour plus de deux heures de combats et de concours de testostérone (filles comprises), me disais-je en mon for intérieur tandis que je me rendais dans cette salle obscure. Comme je suis client du genre, je savais à quoi m'attendre en me demandant comment un seul film allait pouvoir narrer correctement la fracture éthique née au sein des super-héros.
He bien la surprise n'est pas mauvaise du tout ! Si le casus belli qui se déclare entre les tenants de la positon d'Iron Man (l'intervention sous mandat officiel) et ceux de celle de Cap'tain America (le devoir d'ingérence) est bien amenée, c'est par ce qu'il y a de la psychologie dedans. Oui messieurs dames ! Et cerise sur le gâteau (ou soldat dans l'hiver), il y a même un soupçon de philosophie. Waow !
Bon, rassurez-vous, les propos du film ne génèrent pas non plus de migraine mais ils développent des positions fondamentales contraires qui me semblent suffisamment bien présentées pour être comprises par tous. Un peu surpris que ce soit Cap'tain America (militaire de son état après tout) qui représente la faction "rebelle" et Stark (l'indépendant et bouillonnant entrepreneur) la faction "loyale", j'ai cependant suivi le cours de leurs débats avec intérêt. Et les rebondissements sont légions ! Entre deux séances de châtaignes pas chères, les protagonistes étayent leurs arguments en s'appuyant sur les événements qui se produisent.
Mais si la sauce prend, c'est aussi car de nouveaux super-héros sont introduits aux côtés des Avengers (oui, parce que le seul groupe scindé en deux ça ferait un peu guerre civile entre potes même si au final ils ne sont pas 50 à s'affronter). Certains sont mystérieux, d'autres plus humoristiques. L'un de ces derniers a d'ailleurs su me prendre dans la toile de son humour primesautier. J'ai donc souri à plusieurs reprises, ce qui améliore fatalement le capital sympathie du film.
Alors certes, les combats sont nombreux, pas forcément novateurs (le coup du bouclier qui rebondit on commence à bien connaître le principe) ni toujours très lisibles (mais quand on a des acteurs-trices dont le combat à mains nues ne fait pas partie des compétences on fait avec) mais ils illustrent les différences de point de vue avec force (vengeance ou justice). C'est donc la leçon que l'on peut tirer de cette histoire : si une personne impliquée souhaite se faire justice, c'est de la vengeance (donc subjective) ; si une instance avec davantage de recul veut rendre une sentence équilibrée, c'est la justice (davantage objective). CQFD.
Les 2h30 de film se déroulent ainsi sans anicroches ni ennui et la conclusion laisse bien des portes ouvertes, ce que veut le genre et les suites attendues. Un divertissement tout à fait honnête, ce qui est loin d'être systématique dans les films de cascades de super-héros en collants.
Post scriptum : alors que je viens de voir X-men apocalypse, je me dis que le "7" initialement décoché pour l'homme au bouclier étoilé est un peu surfait et que les deux films n'ont pas vraiment la même classe, à l'avantage du X.