Captain America: First Avenger
Le secret pour rafraîchir le film de superhéros serait-il de la situer dans une période historique? On se le demande après la réussite de X-Men: Le Commencement qui se déroulait dans les années 60, voilà que Captain America – First Avenger s'avère être un réjouissant grand spectacle, et qui se passe au début de la Seconde Guerre Mondiale. Pour les novices, l'histoire raconte comment un gringalet est devenu un héros de guerre en se portant volontaire pour une expérience génétique visant à créer un Super Soldat. Si Captain America reviendra l'année prochaine dans The Avengers qui se déroulera à notre époque, c'est à sa genèse que le film de Joe Johnston se penche et tant mieux.
Car une grande partie du charme du film réside dans la reconstitution fidèle et scrupuleuse des années 40 à travers des décors réels, des costumes sublimes et des looks mêlant rétro et futuriste du plus bel effet (le QG de Red Skull entre autres). Côté effets spéciaux, ça reste discret, le réalisateur de Rocketeer préférant privilégier les techniques artisanales, les vraies cascades et les combats filmés au plus près et l'effet n'en est que plus réussi. Le numérique intervient pour rendre possible l'incroyable métamorphose de Chris Evans, apparaissant squelettique au début du film pour devenir la masse musculaire comme on le connaît. Le comédien est d'ailleurs tout à fait convaincant et réussit à rendre ce personnage patriotique attachant et intéressant. Hayley Atwell parvient à faire de son personnage féminin un véritable second rôle d'action et non une simple potiche qu'on a l'habitude de voir dans les films de superhéros. Tommy Lee Jones est irrésistible dans le rôle d'un général cynique tandis que Dominic Cooper marche avec brio dans les pas de Robert Downey Jr en jouant Howard Stark, le père du futur Iron Man. Dommage que le Red Skull d'Hugo Weaving soit un brin trop caricatural pour vraiment marquer les esprits.
Assumant totalement les origines patriotiques du personnage, le film joue avec humour la carte de l'auto-dérision en faisant débuter la carrière du héros non pas sur le champs de bataille mais sur scène en tant que porte-parole encore plus ridicule que l'Oncle Sam. Si le film prend un peu trop de temps pour démarrer, le rythme se maintient ensuite à une allure effrénée jusqu'au final. Car si tout le monde est excité à l'idée de voir le héros rejoindre Thor, Iron Man et Hulk dansThe Avengers, la fin semble précipitée et dénote violemment avec le reste du film. Mais ne boudons pas notre plaisir, Captain America: First Avenger est l'un des meilleurs blockbusters proposés cette saison, jouissif et joli, c'est une franche réussite.