Captain America - First Avenger par NicoBax
Dire que j'attendais Captain America au tournant est un euphémisme. Tout comme de dire que les films Marvel ne sont globalement pas terribles. Alors quand il allait s'agir de s'attaquer au blondinet à mâchoire carrée dans son costume rayé à étoiles, c'était la catastrophe annoncée (d'autant plus que les photos qui avaient filtré n'étaient guère rassurantes). Et pourtant !
A la différence de "X-Men: First Class", pas question ici de faire trop de remix par rapport aux origines papier du super soldat au bouclier, ni de faire dans l'efficace trop facile en bâclant en un flashback de 30 minutes la genèse de Cap' pour en faire un Visiteur perdu dans un monde qu'il ne comprend pas après sa décongélation. On prend le temps d'explorer le passif du personnage, de comprendre ses motivations et ce qui font de Steve Rogers, l'homme parfait pour endosser le costume de l'idéal américain du milieu du XXème siècle.
Pour une fois, les clins d'oeil sont bien utilisés : le costume original de Cap' et son bouclier en forme de blason, ses petits ailes ridicules sur son masque, même le générique de la série trouvent une utilisation amusante ou bien vue. Faire du "héros de l'Amérique" un produit de propagande pour l'armée américaine plutôt qu'un réel militaire de terrain est une bonne idée : il fallait effectivement que Steve Rogers devienne Captain America. Une longue introduction au prochain Avengers dont Cap' devra bien évidemment tenir le leadership.
Passons sur l'idée saugrenue de prendre le même comédien que celui qui jouait Johnny Storm dans Fantastic Four (au moins peut-on espérer qu'un relaunch viendra effacer l'honteux épisode du Silver Surfer), Chris Evans s'en sort plutôt pas trop mal. Certes, les FX peinent un peu à rendre crédible son physique de gringalet du début du film mais une fois le sérum entrée en piste, il faut reconnaître qu'Evans fait le taff (on ne peut pas en dire autant de son futur partenaire Thor). En même temps, jouer Steve Rogers n'est a priori pas très compliqué : psycho-rigide, manichéen, jusque-boutiste, sûr de ses valeurs, Rogers a tout de la bonne chaire à canon.
Finalement, c'est vraiment l'idée d'une longue introduction qui me reste. Pas qu'on s'ennuie pendant le film : Hugo Weaving fait un très bon Red Skull (qui a la chance d'être réussi niveau FX), les scènes d'action sont efficaces et j'espérais exactement ce genre de chorégraphies avec le bouclier. C'est surtout que mine de rien, Captain America met en place pas mal de choses : Bucky, les Vengeurs et évidemment le futur décalage entre les années 40 et le 21ème siècle.
On passe un bon moment, c'est surement une des moins mauvaises adaptations sortie ces dernières années, une fois qu'on a dépassé le "bouh Captain America c'est caca, c'est un vilain impérialiste"... Certes oui mais pas que.