Quand on met le cerveau sur pause pour se noyer dans le popcorn et les effluves numériques, pour peu qu’on joue les règles du jeu, ça peut ne pas être trop désagréable. L’avantage, c’est que les règles sont immuables, et qu’on est rôdé : chaque réplique est une ode à la frime et au cynisme poseur, l’humour est à pleurer, on sait que les morts gentils ne meurent pas, et que la 3D n’a aucun intérêt.
L’intérêt dans une franchise aussi tentaculaire, c’est de voir comment un opus esseulé va se combiner avec une histoire qui, si j’ai bien compris car je loupe un paquet d’épisode, se suit. L’idée de risquer une fin du monde tout en préservant les arcs généraux est un petit défi. Là, on parvient à nous menacer de plusieurs millions de morts et jouer à « porte avion, vole », ce qui est assez amusant, même si déjà vu dans je sais plus quel Marvel, vous savez, celui où il y a des explosions et des menaces graves pour la planète.
Après, le Captain a quand même le Q.I d’une huitre et l’épaisseur psychologique d’une tranche de cheddar, quand des Hulk ou des Iron Man jouent généralement un peu plus aux cons. Son pote avec des ailes n’apporte pas grand-chose, pas plus que Redford qui fait le job avec autant de conviction qu’une documentaliste dans un collège de province.
Et puis, soyons honnête, Scarlett Johansson est infiniment plus sexy dans Her.
Mise à jour : : +1
Curieusement, le visionnage de la galaxie Marvel avec la nouvelle génération occasionne des révisions assez importantes. Autant Avengers se valait lors de sa revoyure, autant cette nouvelle aventure du patriote en lycra gagne clairement des gallons.
La raison est simple : face à l’insupportable répétition du pitch d’un opus à l’autre, autour d’un cube ou d’une pierre ou d’une force qui peut détruire la planète, Le soldat de l’hiver se distingue, comme d’ailleurs le faisait le premier volet. Ici, point d’alien, point d’au-delà, mais des préoccupations bien terrestres et politiques, où l’être humain a toutes les compétences en main pour s’autodétruire. Bien entendu, on oppose à la menace de destruction globale la bagatelle de 20 millions de morts, mais ce jeu sur la politique, l’infiltration, le complot et la destruction du Shield est finalement bien sympathique dans la dynamique générale du MCU. Tout cela avec un personnage qui brille par sa fadeur, mais qui se débat dans des enjeux qui dépassent de loin sa petite personne… une tendance qui semble se confirmer avec la Civil War imminente.