J'attendais de Captain Marvel un film fait à la va vite, une side story passable sortant entre deux Avengers surproduits, et c'est bien ce que j'ai eu.
Malgré tout, j'en sors miraculeusement conquis, et la sincérité du film rattrape à mes yeux les énormes défauts dont il est victime.
Chronique d'un film qui a agité un panel de males frustrés et émerveillé un public féminin en manque cruelle d'actrices en tête d'affiche ...
Arrivé bien en retard après une vingtaine de films mettant uniquement en scène des hommes en position de super héros, Captain Marvel arrive également après la concurrence, puisque Wonder Woman a été dégainé il y 2 ans déjà, avec le succès qu'on lui connait (et la qualité moindre que je lui trouve). Le comparatif s'arrête là, puisque qu'ici, le personnage féminin n'aura aucune love story et ne s'appuiera en aucun cas sur un homme pour traverser les enjeux du film.
Cependant, là ou Wonder Woman brillait par son coté épique et calibré, Captain Marvel et son casting 5 étoiles mise sur le désamorçage en grande pompes de Marvel Studios pour faire passer ses messages politiques et culturelles.
Qu'on se le dise tout de suite, Captain Marvel n'a rien de jouissif : le personnage si puissant en comics ne brille ici d'aucune scène épique, et la réalisation remplit difficilement le cahier des charges pourtant minime de mise en scène.
J'ai perdu espoir depuis longtemps d'avoir une scène de vol aussi majestueuse qu'un Man Of Steel dans le MCU, ou encore d’espérer une construction aussi poignante qu'un Joker dans le catalogue filmique de Marvel Studios, et je pense que Kevin Feige n'a jamais eu en tête cette idée.
Pourtant, un personnage aussi charismatique que Carol Danvers aurait mérité de déroger à la règle, surtout pour laisser place à la première super héroïne en solo.
Malgré tout, une fois l'epicness mis de coté, on sort les pop corns, et on se laisse embarquer dans un Captain Marvel calibré comme un buddy movie décontracté, une avalanche de fun et de situations toutes aussi burlesques les unes que les autres, qui comme à leur habitude, désamorcent toute tension dramatique, mais font mouche très souvent niveau humour. La machine a fini par bien se huiler coté rigolade, surtout depuis les Guardians et Thor Ragnarok.
Après 21 films, inutile de continuer à se plaindre de la recette, elle ne bougera pas, et les 4 milliards de recettes réalisés en seulement 3 films ne feront pas changer d'avis les producteurs ! On y adhère ou on s'en plaint, comme un bon gros Big Mac et ses fameux cornichons qui divisent la populace.
Il faut aborder le film de la même façon que Samuel L. Jackson a abordé son acting, qui détruit tout l'héroïsme d'un Fury espion et entraîné pour mettre en avant un Fury jeune et débutant, à la limite d'un enfant hyperactif et curieux obnubilé par tout ce qui se passe.
Et c'est exactement ce que j'ai ressenti en tant que spectateur, me débrancher et profiter de Samuel L. Jackson tripant avec un chat pendant tout le film alors qu'une menace est à leur trousses, voir Ben Meldenson en skrull et train de parodier Pulp fiction face à un Samuel L Jackson rajeuni.
Des références pas très subtiles mais qui fonctionnent toutes autant à chaque fois, avec une première scene de combat inspiré de Matrix, de même pour la bande son, avec des touches de synthé tout droit repris du très bon Thor Ragnarok, un coté Terminator assumé et une playlist kitsch à souhait, me faisant ressortir la vieille veste Fila colorée.
Assez rigolé maintenant, on arrive au terme de nos attentes avec Avengers : Endgame, ou Brie Larson sera je l’espère beaucoup plus grandiloquente et charismatique que cette série B que je considère comme un péché mignon.