Les premiers noms du générique à l’appui, ce qui effleurait déjà dans Lola est amplifié dans ce Captive. Mendoza fait un film international. Qui garde certes, par endroits, la patte du cinéaste, mais qui n’évite plus les procédés narratifs, émotifs et formels du film hollywoodien actuel par exemple. Musique inutile et insipide quasi omniprésente, filmage bourrin et visant le sensationnel, autant pour filmer une fusillade qu’un accouchement. C’est simple, durant la première heure du film, on dirait au mieux un nanar de film d’action, au pire un mauvais Emmerich (ou Bay, ou qui l’on veut).
La mise en scène est impersonnelle, illisible, faussement bordelique.
Ca s’améliore un peu dans la seconde partie, lorsque le groupe ravisseurs/captifs se retrouve dans la jungle, mais ça ne suffit pas.
Je ne parviens pas à situer Mendoza dans ce film. Ce qui l’intéresse, ce qu’il veut faire ressortir. C’est parfois manichéen, souvent lourdaud et pas très finaux sur la question religieuse et islamique (encore que ça reste le point le plus intéressant du film). Pas très réussi non plus lorsqu’il veut aborder l’immersion de l’homme dans la nature. Il ne parvient pas très bien à capter l’essence et l’atmosphère d’une jungle, l’interaction qu’elle peut avoir avec les personnages qui y sont engloutis. Et ce n’est pas 4 pauvres plans symboliques sur des animaux qui vont changer la donne.
Le film ennui, le fait divers reste au stade de fait divers, ne prend que rarement une vraie dimension cinématographique. Mendoza déroule, répète des motifs. Mais l’on ne ressent rien. Ni les intérêts des terroristes, ni le calvaire des captifs, ni la chaleur, et encore moins le temps qui passe. Ce que Depardon réussissait très bien dans sa captive du désert par exemple.
C’est une grosse déception car j’en attendais beaucoup, et j’ai peur pour la suite de carrière de Mendoza.
Pour finir, un mot sur Huppert, elle est pour beaucoup dans l’échec du film. Outre le simple fait de sa présence, qui crée un décalage néfaste avec la volonté du style documentaire du film, elle est simplement totalement à côté de la plaque. Je sauve une scène, celle avec Hamed (d’ailleurs peut être la plus réussie du film, Mendoza pose sa caméra et prend le temps de saisir des choses), mais le reste du temps on dirait presque une attardée. Son jeu se rapprochant de celui de Marina Fois dans les sketchs des Robins.
Déçu !