Que c'est-il donc passé dans la tête de Roland Joffé, habitué aux drames épiques et historiques (Mission, La Déchirure...), pour mettre en scène cet ersatz de Saw surfant sur la vague des récents torture-porns sans scénarios. Pourtant réalisateur talentueux, ce manque de savoir-faire se constate de suite à l'écran : Joffé n'est pas du tout l'homme de la situation, Captivity n'ayant clairement rien de neuf à proposer pour peu que l'on ai vu au moins trois ou quatre films d'horreur dans sa vie.
Scénario prévisible et peu intéressant et séquences gore soft contrastent avec une photo glauque bien inspirée (par Fincher et James Wan, cela va de soit) et une idée originale hélas balancée aux oubliettes pour laisser place à une séquestration peu éprouvante voire complètement énervante, les cris incessants de la sexy Elisha Cuthbert, habituée au genre depuis le pourtant très bon La maison de cire, ne faisant qu'alourdir la tension déjà maladroitement installée...
Cette idée de travailler sur ces personnes qui disparaissent du jour au lendemain n'est donc pas du tout exploitée, Joffé se concentrant sur une succession de scènes de tortures plus bêtes les unes que les autres, dont celle du caniche de notre héroïne, un passage dramatique intense risquant fortement de provoquer un hurlement de rire incontrôlé. Heureusement, le long-métrage se boucle sur une révélation finale classique, pas surprenante pour un sou et trop vite expédiée. Si vous en avez assez vu avec la saga Saw et autres torture-porns, passez votre chemin. Si vous avez quatorze ans et que vous voulez des sensations fortes, passez également votre chemin.