Amateurs d'images de guerre, de torture animale ou de violence gratuite, ce film peut éventuellement attirer votre attention. Amateurs de films d'horreur ou tout simplement de cinéma, il vous fera au mieux sourire, au pire vous suscitera un profond dégoût. "Captivity" est gore et se veut vaguement inspiré des snuff movies. En deux mots (il n'en faut pas plus), voici l'intrigue du film: une jeune femme est enlevée et enfermée dans un lieu qui se révèle être une véritable usine à torturer les innocents. Va-t-elle s'en sortir ? Suspense. Gros suspense. BOUH ! (on sursaute s'il-vous plaît)
(merci)
Sans doute est-ce voulu par la mise en scène afin d'accentuer la dimension de violence gratuite, mais on ne sait rien des personnages. Tout juste apprend-on que la victime principale est actrice, qu'elle se nomme Jennifer. Elle est plutôt bien gaulée puisqu'elle fait des photos de mode (Là j'essaye d'attirer votre attention. J'en conviens, le procédé est assez bas, mais souvent ça fonctionne). On sait qu'elle est blonde et qu'elle a un petit chien, un caniche blanc. Mais ça on le sait parce qu'on le voit à l'écran. Vous allez me dire qu'on s'en fout un peu. C'est vrai. Vous êtes sincères et perspicaces. Mais si je le précise, c'est qu'on ne sait rien de plus. Et sans vouloir déflorer le sujet et révéler la monumentale histoire du film, on n'en saura pas beaucoup plus du machiavélique et sadique méchant.
Quelques points à mettre au crédit de ce film, tout de même. La photo est très belle. Les couleurs saturées et glaçantes apportent une indéniable esthétique morbide. L'intrigue, quand à elle, aurait pu déboucher sur une réelle bonne histoire d'horreur. On se surprend, au début, à vraiment se demander ce qu'il va advenir de notre chère petite blonde. Mais c'était sans compter sur un scénario bancal, une réalisation douteuse et une immense impression de déjà vu.
Aux scènes de claustrophobie provoquées par l'enfermement ou l'attachement des victimes succèdent des scènes ultraviolentes et franchement dégueulasses à la limite de donner la nausée. Si encore, il y avait une justification, comme par exemple dans "Saw", où les protagonistes doivent suivre le jeu du tueur pour survivre, dans "Hostel", où de riches pervers s'adonnent à leur plaisir criminel, ou encore "Cannibal Holocaust", où il s'agit d'observer les mœurs de peuplades primitives. Là rien de tout ça. On vous en balance plein la vue uniquement pour vous en balancer plein la vue. "Tiens, regarde ce que ça fait un jet d'acide sur la peau." "Tu reboiras bien une rasade de ce cocktail mixé d'œil, de rate et d'oreille ?" "Je t'arrache une dent, j'ai l'impression que tu en as une en trop qui dépasse." Le tout rythmé par des moments plus calmes brusquement interrompus par des tiroirs qui s'ouvrent et qui sont sensés surprendre et faire peur. Je ne rigole pas. C'est vous dire le niveau.
Je ne suis pas médecin, et sans doute vous non-plus. Si vous l'êtes, n'hésitez pas à laisser un commentaire pour donner votre avis sur la question. Mais en trois ou quatre jours, ils se font tellement injecter de tranquillisants, de drogue et endormir au chloroforme qu'ils ont de quoi être défoncés 24h/24. C'est un véritable miracle qu'ils arrivent encore à marcher ou ne serait-ce qu'à pas être des larves baveuses luttant pour s'en remettre. Après, le méchant n'a pas l'air con du tout puisqu'il a bourré son usine à torturer de gadgets électroniques, de tuyaux pour mettre du gaz, de caméras, d'outils médiaux, de pièges et j'en passe. Ok pour être tueur comme ça, faut avoir un peu réfléchi à son plan avant et trouver des trucs que le commun des mortels n'irait pas imaginer une seule seconde. Mais bon, quand même, ça fait beaucoup.
"Captivity" a été nominé aux Razzie Awards 2007 (l'équivalent inverse des Oscars) comme pire film d'horreur. A défaut d'avoir gagné nos cœurs, on aurait bien aimé qu'il remporte cette récompense dignement méritée.