C'est finalement très bien
Notes à qui n'a pas vu le film:
1/ Bien que cela ne soit pas indispensable, il est tout de même préférable d'avoir vu le premier "Destination Finale" avant d'aller savourer celui-ci.
2/ Si vous craigniez, comme moi, que la bande annonce ne vous ait déjà spoilé tout le film, il n'en rien, cela a juste été astucieusement monté.
Je dois avouer que je m'étais quelque peu préparé à la sortie de ce 5e volet. Que cela soit en bien ou en mal, je ne voulais rien en lire, rien en voir, rien en apprendre. Non pas par crainte d'en savoir trop sur l'histoire: sans vouloir faire injure au film, je crois que chacun en a déjà la trame en tête. Non, je ne voulais simplement pas savoir QUAND cela allait arriver, COMMENT cela allait arriver, et à QUI cela cela aller arriver. Mais pour me remettre un peu dans l'ambiance, je me suis refait la série des quatre premiers dans l'ordre. Un peu maso, hein. De quoi vous faire remarquer que, oh, le verre dans lequel je sirote tout en écrivant est légèrement fêlé, que le conducteur du métro ce matin lisait un livre tout en conduisant ou de voir que les feux tricolores à l'angle des rues Caulaincourt et Damrémont sont décalés de manière à ce qu'on ne sache pas toujours de qui de la voiture ou du piéton c'est au tour de s'engager. Bref, de zieuter tout détail à la con qui puisse transformer une situation banale en cauchemar. Bref, Destination Finale pouvait revenir, j'étais prêt.
Sans ne rien dévoiler du film, avant d'y revenir plus longuement par la suite, autant faire tout de suite part de quelques points désobligeants.
1/ Vous allez voir une histoire d'amour à la con complètement gnangnan. "Je t'aime", "Je ne t'aime plus", "Je dois partir", "Tu n'as plus de place pour moi". Mais non quoi ! On s'en tamponne complètement de ces histoires de préados. On n'est franchement pas venu pour subir ce genre de cucuteries sans intérêt. On souhaite dès le début que ces deux niais y passent en premier.
2/ Vous allez voir le sosie d'Alain Bauer. Oui je sais, c'est dur. On n'en a déjà une overdose quotidienne, mais ce n'est pas de la faute de David Koechner s'il a le même look et la même tête. Ce qui est drôle, par contre, c'est qu'il fait mumuse à être flic, ce qui, au final, le rapproche de son double français réel. Essayez de remarquer ce détail, ainsi que je l'ai fait, pour vous amuser de la situation plutôt que d'avoir à la subir.
3/ Une remarque mi-figue mi-raisin: la 3D. Je déteste d'ordinaire cet artifice inutile et en général mal fait. Mais ici, force est de constater qu'il sert formidablement bien la première scène catastrophe. Pour le reste du film, c'est totalement improductif.
A partir de maintenant, je vais révéler des éléments de l'intrigue, alors si vous n'avez pas vu le film et que vous ne souhaitez pas en savoir plus, courrez au cinéma et revenez ici après.
Et bien, wahou, quelle suite. Je pense qu'elle égale bien les deuxième et troisième volets, qui sont pour moi les meilleurs de la série. La scène de l'effondrement du pont est époustouflante, même si, à mes yeux, l'accident d'autoroute de "Destination finale 2" reste un cran au dessus. D'autant qu'elle peut réveiller certaines vilaines phobies. Je ne sais pas si vous avez déjà pris le viaduc de Millau. Ce pont, certes très joli, mais interminable, sur lequel tout en roulant à 130, on n'a pas le droit de dévier d'un iota sous peine de faire une chute de plusieurs centaines de mètres. Sur lequel on se dit toujours qu'il y a beaucoup trop de vent. Qu'il est beaucoup trop grand, trop long, et que, franchement, ils auraient vraiment dû nous faire redescendre plutôt que de nous faire cette torture que de le traverser. Ben voilà. Une vraie scène catastrophe réussie sans trop en faire et dans la pleine tradition de la série. D'entrée, on se dit que ce cinquième volet va certainement en valoir le coup.
Et il le vaut. D'une manière générale, je trouve que chaque accident est extrêmement bien amené. Que, si on nous laisse à chaque fois moult indices, ce n'est jamais le plus évident auquel revient le privilège de sceller un funeste destin. Quant aux morts en elles-mêmes, je les trouve particulièrement cruelles et ignobles, de telle sorte qu'il est impossible de ne pas emmètre au minimum un rire nerveux et de résister à l'envie de détourner les yeux. Car, oui, c'est un peu plus gore que dans les précédents, mais ce n'est pas pour nuire au film. Bien au contraire.
Sympa également le retour de Bludworth, qui avait été oublié dans le quatrième volet (sans doute le moins bon de la série). Je trouve que sa présence intrigue bien plus que dans les films précédents, notamment par la récurrence de sa présence. J'ai presque cru qu'on allait apprendre quelque chose sur lui, hein, parce qu'il est louche quand même ce bon monsieur... mais non. Dommage, peut-être pour le prochain numéro.
Quant à la fin. Inconsciemment, on se doute qu'il y a un rapport avec le premier "Destination Finale", on le sait. Ce départ pour Paris, tout ça. Évidemment que ce n'est pas anodin. Évidemment. Seulement on fait totalement avoir, parce que normalement, Molly, non, elle ne doit pas mourir. Elle a été épargnée dans le songe initial. Et paf. Bah si, tant pis pour elle. Elle n'avait qu'à ne pas être si cucul. Mort aux nunuches. Mais si ce retour à l'accident du premier volet est donc particulièrement bien amené, il ouvre également plein d'interrogations. La boucle est-elle bouclée ? Est-ce la fin de la série ? A titre personnel, je ne l'espère pas. D'autant que je me demande à quoi peut servir ce medley final des morts. Ça fait tout de même très nostalgie tout ça. Alors, est-ce la fin, ou pas ?
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