Des bonnes idées mal exploitées
Dommage, dommage, dommage. Ce film aurait pu être vraiment sympathique. L'idée de base est séduisante: plusieurs personnes se réveillent à l'intérieur d'une étrange pièce cubique, qui elle-même communique avec d'autres pièces cubiques. Le hic, c'est que certaines sont piégées et qu'une mauvaise décision peut enclencher un piège mortel. Un véritable labyrinthe. Le groupe, composé d'un flic, d'un roi de l'évasion, d'un architecte, d'une étudiante en maths, d'une psy et d'un autiste, va devoir combiner les talents de chacun et faire preuve d'inventivité pour essayer de trouver une sortie.
Super idée.
Malheureusement, le film se fait bouffer par un certain nombre de défauts rédhibitoires. En premier lieu les dialogues. Pour un film reposant presque entièrement sur la dimension psychologique de l'enfermement et la pression de ne voir jamais la sortie du labyrinthe, ils auraient dû être essentiels. Ils sont ici dignes d'une mauvaise série américaine. Et s'ils ne volent pas haut, ils sont également desservis par les acteurs, qui ont tendance à surjouer. Bon, cela aurait pu encore passer s'il n'y avait pas eu la plantade complète de l'acteur principal. Celui qui joue le flic, Quentin, que j'ai trouvé insupportable. Tout le temps dans l'excès. Qu'il soit dans un moment de bonté ou de méchanceté, cela sonne toujours faux. Dommage, c'est à lui qu'échoie la charge de motiver le groupe. Il faut donc pouvoir le supporter. Je n'ai pas pu.
(Éléments de l'intrigue révélés)
Le scénario tombe ensuite dans la facilité lorsque l'étudiante en maths se met à comprendre les choses tout de suite. Qu'elle ait des facilités, ok. Mais de là à en déduire une demie seconde des raisonnements d'une complexité incroyable... Autre soucis du scénario, à mes yeux, le manque de réponses. Que le groupe ne sache rien au début, c'est normal, et c'est même très bien. C'est tout l'intérêt de ce type d'intrigue. Qu'est-ce qu'on fait là ? Qui nous a mis ici ? Comment ? Dans quel but ? On aurait pu éveiller la curiosité du spectateur en révélant petit à petit ces quelques éléments. Un peu à la manière de "Saw". Non, au lieu de cela, on a un architecte qui a participé à l'élaboration de la "coque" externe, et qui aurait pu apporter quelques réponses. Mais non. Il ne sait pas pour qui et pourquoi cela a été construit. Ni où, ni quand. Ouais. Le moins qu'on puisse dire, qu'ils ne se sont pas foulés pour écrire l'histoire. Et au moment où l'on croit que l'on va avoir enfin quelques réponses, à la fin, et bah non, rien. Repassez la prochaine fois, vous ne verrez qu'une grande lumière blanche.
Après, on ne passe pas non-plus un mauvais moment. Néanmoins, on est déçu qu'une bonne idée soit aussi mal exploitée.