Pour un premier film, vraisemblement, il a peu de moyens (sonores en particuliers) mais, comme un homme habité par la force de la mise en scène, il retourne tout à son avantage.
Découpage maniaque, multiplié, vertigineux d'une filature entre voyeurisme, douleur amoureuse, saudade, vengeance de classe et d'injustice.
Litanies musicales - toujours différentes mais revenant comme une obsession fatale au milieu de déambulations, de présences tendues, d'actions incertaines, toutes laissées à cette imagination du son, du dialogue pris en route... avant de surgir claires, incarnées comme le métal des lames.
Un final qui remet tout en place, vu à l'endroit, entre grand guignol et saisie tragique, "le prix de la gloire", comme dit Luciana à son père, très justement...