Le film évoque un des rares épisodes glorieux de l'armée française pendant la seconde guerre mondiale.
Au débarquement des alliés en Afrique du Nord, des soldats français de Tunisie prennent part, sous les ordres d'un officier neutraliste respectueux des conditions de l'armistice (Paul Meurisse), à une action, autour d'un pont stratégique, dont on nous dit qu'elle a été déterminante pour la suite des combats en Afrique.
Bonne surprise que ce film de Charles Brabant d'après un livre que Denys de la Patellière -rarement bon dans les adaptations littéraires- a transposé en scénario. Ni édifiant, ni fanfaron, ce sujet d'essence patriotique sans être cocardier propose des personnages sobres, une longue séquence finale d'une bataille filmée de façon plutôt réaliste et, parfois, une symbolique qui évite l'emphase. Les dialogues sont bien écrits et se détournent de considérations romanesques ou héroïques. Le récit ne s'embarrasse pas de psychologie ou d'états d'âme philosophiques, tels qu'on peut en trouver dans beaucoup de films de guerre.
La relation essentielle entre le capitaine de Lambérieux, militaire loyal aux ordres de Vichy, et son subordonné anti-allemand joué par Raymond Pellegrin est très bien jouée par les deux acteurs, significative sans être manichéenne. Elle porte un léger suspense quant au choix (de l'ennemi) que sera amené à faire le capitaine.