Ah ! Les charmes ineffables du cinéma contemporain.

En voyant carnage, je ne me suis à aucun moment demandé ce qui avait poussé Polanski à mettre en image cette pièce de Yasmina Reza.
Certes, ces 1h15 confinées dans un salon (avec, oh ! une incursion dans le couloir de l'immeuble et une autre dans la salle de bain) offrent peu de possibilités de mise en scène. Cette dernière est du reste très sobre.
Le plaisir de donner à ce texte, par moment jouissif, une portée internationale doublée d'une opportunité magnifique d'offrir à quatre acteurs de superbes prestations emportait largement le morceau, on est bien d'accord.

Non, la question est ailleurs...
Comment un film tourné entre quatre murs et avec quatre acteurs peut-il avoir été doté d'un budget de 25 millions de dollars et permettre un générique de fin de cinq bonnes minutes avec quelque chose comme 500 noms qui défilent ?

Certes, tout y passe : du dressage d'animaux (pour un hamster 3 secondes à l'écran) aux effets visuels (le plan du bâton et du parc initial ?) en passant par les chauffeurs ou autre cuisinier de clafoutis (poire-pomme, et avec des petits grains de pain d'épice, c'est le secret !)... mais tout de même !
Voilà un projet, à l'heure des films en caméras numérique, qui aurait pu ne coûter que le salaire des acteurs. Avec des inconnus, c'était donc presque un budget nul.

Une preuve de plus, s'il en fallait une, que nous visons dans un monde bien étrange...

Créée

le 14 avr. 2012

Critique lue 2.2K fois

44 j'aime

6 commentaires

guyness

Écrit par

Critique lue 2.2K fois

44
6

D'autres avis sur Carnage

Carnage
Sergent_Pepper
3

De l’esthétique du catalogue.

Le théâtre filmé du récent Venus à la fourrure, d’une grande intelligence, subtil dans la réflexion portée sur l’adaptation, la littérarité d’une œuvre à l’épreuve de son incarnation, ne pouvait que...

le 28 nov. 2013

47 j'aime

2

Carnage
guyness
7

Le clafoutis poire-pomme, de discorde.

Ah ! Les charmes ineffables du cinéma contemporain. En voyant carnage, je ne me suis à aucun moment demandé ce qui avait poussé Polanski à mettre en image cette pièce de Yasmina Reza. Certes, ces...

le 14 avr. 2012

44 j'aime

6

Carnage
Ligeia
8

Carnage adouci

Sur la forme, le tournage en quasi temps réel et les répétitions qui ressemblent à du théâtre, le film, adapté d'une pièce justement, offre un crescendo très rythmé vers le poison et les tensions qui...

le 8 déc. 2011

44 j'aime

10

Du même critique

Django Unchained
guyness
8

Quentin, talent finaud

Tarantino est un cinéphile énigmatique. Considéré pour son amour du cinéma bis (ou de genre), le garçon se révèle être, au détours d'interviews dignes de ce nom, un véritable boulimique de tous les...

le 17 janv. 2013

343 j'aime

51

Les 8 Salopards
guyness
9

Classe de neige

Il n'est finalement pas étonnant que Tarantino ait demandé aux salles qui souhaitent diffuser son dernier film en avant-première des conditions que ses détracteurs pourraient considérer comme...

le 31 déc. 2015

318 j'aime

43

Interstellar
guyness
4

Tes désirs sont désordres

Christopher navigue un peu seul, loin au-dessus d’une marée basse qui, en se retirant, laisse la grise grève exposer les carcasses de vieux crabes comme Michael Bay ou les étoiles de mers mortes de...

le 12 nov. 2014

299 j'aime

141