Les héritiers de Jim Henson ont appelé leur branche pour adultes Henson Alternative, mais en fait d’alternative, ils proposent un film qui ne risque pas d’accaparer des parts de marché, et encore moins de faire avancer le septième art. On a bien des marionnettes vivant parmi les humains, puisqu’il s’agit d’un deux-en-un, à savoir d’un film noir dans la tradition des Muppets. Mais la volonté de s’éloigner des shows pour enfants est telle, que l’erreur de la vulgarité est commise très vite, et répétée par la suite jusqu’à la nausée. Quand on a dit que l’enquête était résolue grâce à la couleur d’une toison pubienne, on a presque tout dit. Mais on peut encore relever que le comique de Melissa McCarthy, qui repose en partie sur l’insistance et l’autodérision, tourne ici à vide, et que l’insistance finit même par fatiguer. On est presque désolé pour elle, qui avait réussi sa parodie d’espionnage avec Spy, mais le but est peut-être aussi de redéfinir la désolation, ce qui aurait au moins l’avantage d’expliquer cette séquence d’éjaculation à la longueur impossible, qui a beaucoup fait rire l’équipe de tournage mais beaucoup moins dans la salle. On regretterait presque les efforts déployés, s’il y avait eu une vraie idée pour démarrer et un vrai travail pour creuser, notamment la problématique de l’intégration des « puppets ». Mais les auteurs, si on peut les appeler ainsi, ont visiblement préféré le sexe et la drogue à tout le reste, sans pour autant oublier les clichés, qui vont du whisky du PI à la réconciliation façon buddy movie. Les spectateurs, quant à eux, ne peuvent sortir de cet univers fondé sur le mauvais goût sans l’envie de lancer une souscription pour élever un monument à Roger Rabbit.


Pour public averti (et qui a décidé que ce serait ça ou The nun parce qu’il se refuse au vrai cinéma et qu’il en a le droit) : The happytime murders (2018) de Brian Henson (qui s’apprête visiblement à continuer le massacre, puisqu’il doit produire la suite d’un Dark crystal pourtant très bien tout seul), avec Elizabeth Banks (qui a du mal depuis son rôle dans les Spider-Raimi, et qui a cachetonné à la télé au point d’apparaître dans les Muppets les vrais) et donc Melissa McCarthy (qui a connu un coup de chaud avec The heat, mais qui envisage déjà de se refaire avec une suite de Spy)


Avis publié pour la première fois sur AstéroFulgure

Adelme
1
Écrit par

Créée

le 19 sept. 2018

Critique lue 493 fois

1 j'aime

Adelme

Écrit par

Critique lue 493 fois

1

D'autres avis sur Carnage chez les Puppets

Carnage chez les Puppets
AMCHI
6

Ce n'est pas une réussite mais ça reste sympa

Évidemment que ce n'est pas du grand cinéma mais on s'en doutait un peu avant de le voir, cependant c'est du bon divertissement avec un esprit proche des films des années 80/90. Carnage chez les...

le 28 sept. 2018

4 j'aime

Carnage chez les Puppets
DanielOceanAndCo
7

Critique de Carnage chez les Puppets par DanielOceanAndCo

Descendu par la quasi-totalité de la presse et des spectateurs des deux côtés de l'Atlantique (et fallait pas se louper vu que le film n'est resté qu'une semaine dans mon ciné), je me demande si la...

le 5 déc. 2021

3 j'aime

Carnage chez les Puppets
MathiasBaum
2

Carnage dans votre boîte crânienne !

The Happytime Murders commence comme Bright par la découverte d’un monde où les humains sont enfin unis malgré leurs différences car ils cohabitent maintenant avec des muppets… Les deux premières...

le 27 août 2018

3 j'aime

Du même critique

Dumbo
Adelme
4

Du sens de voler

Quelle étrange carrière que celle de Tim Burton, exemplaire de l’originalité gothique puis de l’oubli de soi, et surtout quelle étonnante réputation, à l’épreuve des compromissions comme des...

le 27 mars 2019

17 j'aime

5

Nicky Larson et le Parfum de Cupidon
Adelme
5

Fifi Larson

Ryō Saeba est japonais mais on ne le dirait pas : rebaptisé Nicky Larson en France dès sa première apparition animée, il est devenu sur grand écran Niki avec Jackie à Hong Kong puis Mumble dans un...

le 6 févr. 2019

17 j'aime

2

Sale temps à l'hôtel El Royale
Adelme
3

Cluedo royal ?

On imagine assez bien le sieur Goddard, scénariste de son état, se faire une soirée From dusk till dawn après avoir vu Hotel Artemis, et se dire le lendemain, enthousiasmé par le café, qu’écrire une...

le 7 nov. 2018

12 j'aime

2