Tas de viande !
Jusqu'à présent, ma seule expérience avec Gaspard Noé, c'était Irréversible, à sa sortie en salle. Depuis, j'ai été vacciné. Alors, rien d'autre jusqu'à présent. Et me voilà à tenter à nouveau...
Par
le 12 juin 2014
38 j'aime
A l’heure du wokisme, il peut être compliqué pour les spectateurs les plus sensibles de supporter des œuvres telle que Carne dépeignant le quotidien déprimant et le dérapage d’un boucher chevalin tourmenté par ses démons intérieurs. En l’occurrence, ce court métrage introduisant Seul Contre Tous de Gaspar Noé traite justement de la tolérance et de ce droit à la différence, des données que les bobos aiment trop souvent prôner en toute intolérance. Nul doute que le personnage campé par Philippe Nahon n’aurai certainement pas su s’intégrer dans la société tel que nous la connaissons désormais, surtout avec l’embargo des écolos contre les viandards ou bien depuis le scandale des hachis parmentier à base de cheval que l’on nous aurait fait manger contre notre gré, pauvre consommateur que nous sommes.
Carne n'est pas seulement le rapport à la chaire qu’entretient ce boucher pour ses quartiers de bidoche mais c'est aussi un lien d’amour charnel qu’il éprouve pour sa fille de toute évidence retardée, et qu’il se retrouve à devoir élever seul après la démission de sa mère qui aurai sûrement préféré l’abandonner sur une aire d’autoroute, on ne choisit malheureusement pas ses enfants. Malgré son caractère juvénile, Cynthia grandit, et le Boucher ne peut s’empêcher de remarquer les formes et les courbes plantureuses de Cynthia en passe de devenir une femme. Des pensées indélicates pour ne pas dire incestueuses parcours son esprit, une tentation qu’il tente de refréner par pure moralité ce qui va encore d’avantage le frustrer. Le jour de ses premières règles, Cynthia dans son innocence encore préservée, se met à paniquer et part retrouver son père, persuadé que la petite a été défloré par l’un de ces maghrébins du chantier voisin, alors le bougre voit rouge et sombre dans la violence la plus cru.
Une sortie de route aussi dévastatrice que castratrice, puisqu’elle lui en coûtera son foyer, son gagne-pain, sa liberté mais surtout la garde de Cynthia qui se retrouvera placé dans un foyer spécialisé. Une fois sa dette payé à la société, et sa vie ruinée, le boucher sans bien ni lendemain doit repartir de zéro comme simple garçon de café et va se mettre en ménage avec une mégère odieuse et vulgaire qui va contaminer son existence faite de dure labeur et de regrets, loin de sa fille, et alors que son business se retrouve aux mains d’un étranger. Philippe Nahon porte tout le poids de la frustration refoulé de ce boucher par son caractère renfrogné et sa mine soupe au lait, quant à Gaspar Noé, il dresse un constat amère et peu reluisant d’un homme dont la vie fout le camp, totalement incapable de se remettre en question quant aux choix qui l’ont délibérément amené à se marginaliser dans son conditionnement malsain. L'enfer c'est toues autres. Il n'est jamais trop tard pour refaire sa vie.
Si toi aussi tu es un gros frustré qui en a marre de toutes ces conneries, eh bien L’Écran Barge est fait pour toi. Tu y trouveras tout un arsenal de critiques de films subversifs réalisés par des misanthropes qui n’ont pas peur de tirer à balles réelles.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les Frustrés
Créée
le 13 mars 2023
Modifiée
le 13 mars 2023
Critique lue 20 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Carne
Jusqu'à présent, ma seule expérience avec Gaspard Noé, c'était Irréversible, à sa sortie en salle. Depuis, j'ai été vacciné. Alors, rien d'autre jusqu'à présent. Et me voilà à tenter à nouveau...
Par
le 12 juin 2014
38 j'aime
Par le biais de sa boîte Les cinémas de la zone, qu'il a fondé au tout début des années 90 avec la réalisatrice Lucile Hadzihalilovic, rencontrée sur le plateau du premier court-métrage de la dame,...
Par
le 23 mai 2015
27 j'aime
1
Court métrage de 40 minutes en guise de prélude de "Seul contre Tous", "Carne" prouve l'immense talent de réalisateur de Gaspar Noé, son goût pour la provocation, les images chocs, le tout dans un...
le 12 juin 2014
15 j'aime
Du même critique
On ne nait pas en étant le meilleur, on le devient au prix d’un travail acharné et d’une abnégation sans faille. Le talent n’est pas inné, il se développe et se cultive par un entraînement rigoureux...
le 17 juil. 2023
8 j'aime
21
Parfois le sort ne cesse de s’acharner, et les majors Hollywoodiennes de produire de nouvelles suites et de nouveaux calvaires à faire endurer à leurs héroïnes comme Ellen Ripley. On lui avait enlevé...
le 14 août 2024
7 j'aime
À Hollywood, on aime pas trop prendre des risques inutiles et les remake constitue des retombées financières garantie. Massacre à la tronçonneuse, Halloween, Vendredi 13... Evidemment, pour s’assurer...
le 19 oct. 2023
7 j'aime
3