Deux jeunes Argentins, innocents et pleins de rêves, partent à l'exploration du sous-continent latino-américain. Ils n'ont pour seul équipement qu'une vieille moto, une tente (qui sera rapidement emportée par le vent), une carte et des carnets. L'un des deux compagnons n'est autre qu'Ernesto "Che" Guevara, alors jeune étudiant de médecine de 24 ans n'aspirant qu'à partir à l'aventure.
Toutefois, les deux jeunes hommes seront peu à peu transformés par ce voyage de 12 000 km. A travers les nombreuses rencontres humaines qu'ils feront, ces derniers prennent conscience des injustices imposées par les régimes capitalistes de l'époque mais aussi de l'incroyable solidarité et bonté existant parmi les hommes.
Face au défi que représentait l'adaptation des carnets de voyage du "Che", le réalisateur brésilien Walter Salles nous livre un magnifique film sur le voyage et la condition humaine. Non seulement la photographie d'Eric Gautier nous montre les superbes paysages de l'Amérique Latine, des plaines de Patagonie à la jungle du Peru en passant par les montagnes de la Cordillère des Andes. Mais le scénario de José Rivera est un équilibre subtile entre aventure pittoresque, portraits humains et initiation intellectuelle. Si bien que le film me fait beaucoup penser aux thèmes de l'indispensable "Usage du monde" de Nicolas Bouvier.
La seule faiblesse du film est peut-être le caractère un peu artificiel de l'éveil politique d'Ernesto Guevara. Son indignation contre les injustices sociales est amenée de manière trop abrupte et démonstrative.
"Carnets de voyage" n'en est pas moins un superbe film nous invitant à parcourir ce monde, rencontrer ses habitants et dépasser nos idées préconçues.