Two Lovers
Avec cette mise en scène, que ne renierait pas Wong Kar Wai version In the mood for Love, la discrétion des sentiments sied parfaitement à une nomenclature esthétique au souffle court, qui fait...
Par
le 13 janv. 2016
129 j'aime
26
Ça commence par un générique vraiment kitch, avec des grosses lettres turquoise, façon série à deux balles des années 70. Puis apparaît Cate Blanchet, en bourgeoise new-yorkaise des années 50, artificielle, poseuse, jouant à la truelle les femmes fatales à l'ancienne, et j'ai failli laisser tomber. Mais je suis du genre pugnace, on s'en moque assez, et je le serai pour toujours tant la récompense a cette fois été à la hauteur de tous les sacrifices commis jusque là ! Parce que je m'en suis tapé, des navets écœurants, jusqu'à la dernière goutte, dans l'espoir que les 5 dernières secondes seraient une révélation cataclysmique. Et jusque là, ça n'était jamais arrivé. Mais ce petit bijou de délicatesse justifie à lui seul toutes les vocations les plus désintéressées au martyre cinématographique ! Car la récompense a été immense : ça n'est pas si souvent que le cinéma s'intéresse vraiment à la naissance d'un amour, à ces menus signes quasiment insignifiants qui annoncent de futurs grands déferlements. En prime, dans une société réactionnaire et entièrement tournée vers une superficialité bien méritée après deux guerres mondiales monstrueuses. Avec, comme cerise sur le gâteau, un machisme tellement assumé qu'il en devient invisible à la plupart des protagonistes. L'histoire d'amour vibrante entre ces deux femmes trouve-là un écrin qui va lui être ce que les plaques tectoniques sont aux diamants en formation. En toute retenue, avec une classe immense, sans accabler le reste du monde de reproches inutiles, tant l'évidence parfois ne peut être niée. Passées les premières minutes, c'est magnifiquement interprété et filmé avec une élégance folle. Mon César de cette année.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Top 10 Films et Les meilleurs films de Todd Haynes
Créée
le 28 janv. 2018
Critique lue 586 fois
8 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur Carol
Avec cette mise en scène, que ne renierait pas Wong Kar Wai version In the mood for Love, la discrétion des sentiments sied parfaitement à une nomenclature esthétique au souffle court, qui fait...
Par
le 13 janv. 2016
129 j'aime
26
Un lent mouvement de caméra le long des façades, de celles où se logent ceux qui observent et qui jugent, accompagnait le départ de Carol White qui s’éloignait Loin du Paradis. C’est un mouvement...
le 31 janv. 2016
125 j'aime
7
Il y a 20 ans Todd Haynes choisissait comme ligne de conduite avec Safe puis Far From Heaven de filmer la femme au foyer américaine, de sa capacité à exister dans un milieu ne favorisant pas...
le 12 janv. 2016
52 j'aime
12
Du même critique
Il va vraiment falloir que je relise le somptueux roman graphique anglais pour aller exhumer à la pince à épiler les références étalées dans ce gloubiboulga pas toujours très digeste, qui recèle...
le 18 déc. 2019
23 j'aime
3
Je ne peux guère prétendre y entendre quoi que ce soit à la fission nucléaire et, comme pas mal de gens, je présume, je suis bien contente d'avoir de l'électricité en quantité tout en étant...
le 9 sept. 2019
13 j'aime
5
Civilisation : "État de développement économique, social, politique, culturel auquel sont parvenues certaines sociétés et qui est considéré comme un idéal à atteindre par les autres." Cela ne...
le 16 avr. 2021
11 j'aime
4