Histoire d’un amour interdit dans l’Amérique des années 50, Carol est un bon film, avec tout le péjoratif que ça peut sous-entendre. Une telle recherche de la perfection nuit forcément à l’émotion. La froideur de la mise en scène fait écho à celle des personnages lesquelles sont si hermétiques que le seul sentiment qu’ils transmettent est l’indifférence et que leur histoire est ni crédible ni intéressante.
Le personnage de Carol incarné par Cate Blanchett semble être la caricature misogyne de la femme libérée, sexualité avant-gardiste et conformisme social (« si tu es crois aux révolutions c’est que tu es jeune, tu comprendras... » écrit à Thérèse). Froide femme au foyer aux choix guidés (que ce soit par son mari l’emmenant voir sa mère ou par Abby qui semble dicter la fuite de Carol) sa liaison avec Thérèse semble (jusqu’à ce qu’elle la perde) purement sexuelle. Thérèse étant elle même aussi incarnée et vivante qu’une poupée gonflable.
Si la fin du film nuance avec cette vision, Carol se découvrant aimante, dissocié de ses obligations sociales (elle laisse son fils à son mari au cours du procès, donnant d’une certaine façon raison à la société) et trouvant un emploi (d’acheteuse, pourquoi éviter un double sens grossier ?) elle ne suffit pas à faire oublier les presque deux heures qui se sont déjà écoulées.

Carol est un film à l’image de ses héroïnes : joli(es) mais vide, élégant(es) mais manquant de subtilité (le premier plan : une barrière) .

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le 22 févr. 2016

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