Prix du jury au dernier Festival de Cannes, The Lobster est le dernier film de Yorgos Lanthimos. Ce film propose un synopsis pour le moins original : Dans un futur proche… Toute personne célibataire est arrêtée, transférée à l’Hôtel et a 45 jours pour trouver l’âme soeur. Passé ce délai, elle sera transformée en l'animal de son choix. Pour échapper à ce destin, un homme s'enfuit et rejoint dans les bois un groupe de résistants ; les Solitaires. Paradoxalement derrière ce scénario théoriquement très libre se cache un film à la mise en scène extrêmement maniérée pour ne pas dire caricaturale, en témoigne le plan-séquence qui commence le film, présentant en surcadrage d’un pare-brise de voiture une femme tuant un âne ou encore la première scène de chasse, au ralenti sur du Beethoven. Cette rigidité extrême dans la forme est d’autant dérangeante que l’omniprésence des règles dans le film ; dans l’hôtel comme dans la forêt, est critiquée. L’utilisation d’une narratrice est également superflue, en témoigne la triste scène du bus où la femme aux gâteaux fait des avances au personnage de Colin Farrell. L’autre problème majeur du film est de tomber dans la provocation facile et non fondée. Le long plan sur le cadavre du chien, que la « femme sans cœur » a battu à mort est totalement inutile. Les dix dernières minutes du film alternent les plans putassiers pour au final nous laisser sur une fin ouverte à la symbolique relativement faible, une seule vision de l’amour nous étant présentée dans le film.